Alphonse COLIN1904 - 1977
- Status : Prêtre
- Identifier : 3386
Identity
Birth
Death
Missions
- Country :
- India
- Mission area :
- 1929 - 1936 (Mysore)
Biography
[3386] COLIN Alphonse naît le 11 mai 190, à Lepuix dans le Territoire-de-Belfort au pied du Ballon d'Alsace. Il fait ses études primaires dans sa commune natale et entre en 1917 au Petit séminaire de Luxeuil en Haute-Saône. En 1922, il fait sa philosophie au Séminaire de Faverney dans le diocèse de Besançon et est admis ensuite aux MEP comme aspirant. Il entre au Séminaire de Bièvres le 11 septembre 1911 pour y faire sa première année de théologie. Ordonné prêtre à Paris le 29 juin 1929, il part le 8 septembre suivant pour la mission de Mysore.
Une santé défaillante, seulement huit ans de mission
Il commence par étudier l'anglais et le tamoul à Bangalore et passe ces deux années dans la paroisse de Saint-François-Xavier sous la direction du P. Servanton.
En 1931, il est nommé curé d’Arsikere (1), une station de chemin de fer située à cent cinquante kilomètres de Bangalore. L’année suivante, il devient procureur de la Mission à Bangalore, mais, dès 1933, il retourne à Arsikere et y exerce son ministère jusqu'en 1936.
Divers ministères en France
Son état de santé, surtout l'état de son foie, l’oblige à retourner en France. Après des soins intensifs, il est professeur au séminaire de Beaupréau (1937), puis économe à Ménil-Flin. Mobilisé en 1939, il est fait prisonnier en 1940 et reste en captivité jusqu’en 1945. Libéré, il reprend son poste à Ménil-Flin jusqu'en août 1955. Il se rend ensuite à Voreppe, dans la maison d’accueil des MEP pour s’y reposer (1956-1957).
Sa santé lui permet alors de prendre un poste d'aumônier à Châtillon, dans la banlieue de Paris. Il n'y reste que quelques années et devient aumônier de l'école Saint-François-d'Assise à Fontenay-aux-Roses ainsi que des religieuses qui dirigent l’établissement. En plus de son travail régulier d'aumônier, il doit visiter la clinique toute proche, y dire des messes et sacrements. Quant à ses loisirs, il s'intéresse beaucoup à la philatélie et constitue une collection de timbres d'une assez grande valeur.
En avril 1977, après un voyage à Paris pour affaires, il se sent fatigué et s'allonge sur son lit. A l'heure du repas, comme on ne le voit pas venir, une religieuse se rend à sa chambre et le trouve mort. Le Samedi saint, son corps est transporté la rue du Bac et déposé dans la crypte, en attendant les funérailles qui ont lieu le mardi de Pâques, 12 avril 1977.
Le P. Colin est un homme que les troubles hépatites auront poursuivi toute sa vie, tant en Inde qu'en France. Prêtre, il sut offrir ses souffrances au Seigneur. Sous ses allures et ses gestes de paysan franc-comtois, il faisait preuve d'une solidité de jugement et d'une finesse d'esprit peu commune. Missionnaire, il était toujours disponible, serviable et bon.
1 – A l’est de Bangalore et au nord de Mysore.
Obituary
Père Alphonse COLIN
de l’Administration générale
1904 - 1977
Né le 11 mai 1904 à Lepuix-Gy (diocèse de Besançon –Territoire de Belfort).
Entré aux Missions Etrangères le 11 septembre 1924.
Ordonné prêtre le 29 juin 1929.
Parti pour Mysore (Inde) le 8 septembre 1929.
En Mission de 1929 à 1936.
En France de 1936 à 1977.
Décédé à Fontenay-aux-Roses le 6 avril 1977.
Enfance et jeunesse
Alphonse COLIN naquit le 11 mai 1904 à Lepuix-Gy, un village situé dans le Territoire de Belfort, au pied du Ballon d’Alsace, non loin de Giromagny. Depuis des générations la famille Colin habitait cette localité.
Alphonse était l’aîné d’une famille de 3 garçons. Ses deux frères, Noël et Paul, sont encore au pays et y ont fondé chacun une belle famille.
Les habitants de Lepuix-Gy étaient soit cultivateurs, soit dans l’in¬dustrie textile. C’était le cas de la famille Colin. Pendant la guerre 1914-1918, le papa étant mobilisé, la maman resta seule à travailler pour élever ses trois garçons.
Alphonse fit ses études primaires dans sa commune natale et en 1917, sur le conseil de l’abbé Galiat, curé de l’endroit, il entra en 5e au petit séminaire de Luxeuil, dans la Haute-Saône. Ses études classiques terminées, Alphonse Colin se dirigea, en 1922, vers le séminaire de Faverney, séminaire de philosophie du diocèse de Besançon, car le Territoire de Belfort de même que la Haute-Saône font partie de ce diocèse. Il est à penser qu’il avait déjà l’intention de devenir missionnaire. Aussi vers la fin de sa seconde année de philosophie, après avoir obtenu l’autorisation de son Directeur de conscience, du Supérieur du séminaire et de l’Archevêque de Besançon, il adressa sa demande d’admission aux Missions Etrangères. Le Supérieur de Faverney donna de bonnes notes dont voici le résumé :
Piété sérieuse.
Intelligence ordinaire.
Travail suivi.
Discipline : bien.
Caractère : excellent, très dévoué.
Santé : solide.
Famille : très chrétienne.
Et le Supérieur ajoutait : « Tempérament parfait de missionnaire s’il prenait de l’ascendant sur ceux qu’il doit diriger
Aux Missions Etrangères
C’est le 18 juin 1924 qu’Alphonse Colin fut admis comme « aspirant » et le 11 septembre il entrait à Bièvres, en première année de théologie, pour continuer sa préparation au sacerdoce et à l’apostolat missionnaire.
Ses années de séminaire s’écoulèrent sans fait remarquable. Pendant la première période de vacances que nous passions alors à Meudon, il participait volontiers et avec succès aux représentations théâtrales que donnaient les aspirants le dimanche pour distraire la Communauté, car il n’était pas recommandé d’aller se promener dans les bois ce jour-là.
Ordonné prêtre le 29 juin 1929, il reçut le soir même sa destination pour la Mission de Mysore, en Inde du Sud. Les « prévisions » des aspirants donnaient Alphonse Colin pour le Thibet ou la Chine où il semblait, à lui d’abord, et à ceux qui le connaissaient, que sa place était préparée d’avance. Ce fut une sorte d’étonnement général pour ne pas dire de déception, quand le Supérieur général, Monseigneur de Guébriant, nommant la Mission de Mysore, annonça : « Eh bien ! nous y laisserons Monsieur Alphonse Colin ». Dans toute la communauté ce fut « un AH ! » d’étonnement. Mais le jeune prêtre qui recevait cette destination savait depuis son enfance comment nous arrivent les appels de Dieu. Aussi reçut-il cette destination de toute son âme, de tout son cœur.
En Inde
C’est le 8 septembre qu’il s’embarqua pour rejoindre sa mission. A cette époque, la Mission de Bangalore n’était pas encore fondée. Cependant Mgr Despatures, évêque de Mysore, résidait à Bangalore. C’est dans cette ville que le jeune Père Colin commença l’étude de l’anglais et du tamoul. Il passa deux ans à la paroisse St-François-Xavier sous la direction du P. Servanton. En 1931, il fut mis en charge du poste de Arsikere pendant un an. Arsikere est une petite station de chemin de fer située à 100 ou 150 km de Bangalore. Dans ce poste, le P. Colin avait la charge des chrétiens du centre et des villages des environs. — Au bout d’un an, en 1932, il fut nommé procureur de la Mission de Bangalore. Mais il n’occupa ce poste que pendant un an et en 1933, il reprit la paroisse d’Arsikere et cela jusqu’en 1936. A cette date, la maladie l’obligea à rentrer en France. il souffrait du foie et le -docteur lui conseilla vivement de venir se soigner en France, car, disait-il, c’était pour lui le seul espoir de guérison. En partant de l’Inde, le P. Colin avait bien l’intention d’y revenir lorsque sa santé serait rétablie. En réalité les événements s’enchaînèrent de telle façon qu’il ne put jamais rejoindre sa mission de Mysore.
En France
Après soins et repos, le P. Colin fut envoyé pour quelques mois au petit séminaire de Beaupréau, d’avril à juillet 1937. Pour la rentrée scolaire de 1937, nous le retrouvons au petit séminaire de Ménil-Flin où il remplissait les fonctions d’économe, tout en donnant quelques cours. Tout allait bien quand éclata la guerre au mois de septembre 1939. Le P. Colin fut mobilisé dès le début et lors de la débâcle de 1940, il fut fait prisonnier. Il devait rester 5 ans en captivité, de 1940 à 1945. Une fois rentré de captivité, il reprit son poste à Ménil-Flin de 1945 jusqu’au mois d’août 1955. Pendant les années 1956-1957, il dut faire plusieurs séjours à Voreppe, la maison de retraite des Missions Etrangères, pour se reposer et se soigner. En 1957, sa santé suffisamment rétablie lui permit de prendre un poste d’aumônier à Châtillon-sous-Bagneux. Au bout de quelques années, il fut en charge d’une autre aumônerie à Fontenay-aux-Roses. C’était une école tenue par des religieuses. Le P. Colin assurait le service religieux pour les religieuses, donnait des cours de doctrine aux élèves et de plus. visitait les malades d’une clinique voisine.
Chaque quinzaine, ordinairement le samedi, il venait régulièrement au séminaire de la rue du Bac pour ses petites affaires personnelles, notamment pour sa collection de timbres qu’il tenait soigneusement à jour avec d’autres confrères également intéressés par cette activité, Pour le dire en passant, le P. Colin avait rassemblé, au fil des années, une collection de grande valeur. Dans l’après-midi, il regagnait tranquillement Fontenay-aux-Roses pour reprendre ses occupations.
Ce genre de vie bien réglée convenait au P. Colin et il semblait en bonne santé. En tout cas, rien ne laissait prévoir une fin aussi rapide. Le mercredi-saint, 6 avril, dans l’après-midi, il était venu à Paris pour ses affaires, mais n’était pas passé au séminaire. A son retour il se sentit sans doute un peu fatigué ; il s’allongea sur son lit pour se reposer. A l’heure du repas, comme on ne le voyait pas venir, une religieuse se rendit à sa chambre et le trouva mort. C’était le mercredi soir 6 avril, vers 19 h 30. Le samedi-saint, son corps fut ramené au séminaire de la rue du Bac et déposé à la crypte en attendant les funérailles qui eurent lieu le mardi après Pâques, 12 avril.
Et c’est ainsi que nous quitta « Alphonse » comme chacun l’appelait Rue du Bac avec une nuance d’affection. Nous aimions le voir venir chaque quinzaine. Sous un aspect rude, avec sa voix rugueuse, il était la bonté même. Tous ceux qui l’ont connu savaient qu’ils pouvaient compter sur lui, sur son cœur généreux, toujours disposé à rendre service. L’appréciation du Supérieur de Faverney : « caractère excellent, très dévoué » s’est constamment vérifiée partout où il est passé. Un confrère qui l’a bien connu écrit : « Je tiens à souligner une qualité remarquable, comme innée en lui : sous ses allures et ses gestes de paysan comtois, il faisait preuve d’une solidité de jugement et d’une finesse peu communes qui lui ouvraient spontanément les cœurs. Du même ordre étaient en lui, sans efforts apparents, une attention aux autres et une disposition à dire « Oui » qui firent de lui, où qu’il fût, le missionnaire serviable et bon ». Les malades de la clinique qu’il visitait à Fontenay-aux-Roses ainsi que le personnel soignant de cette clinique ont porté un magnifique témoignage sur son apostolat auprès des malades, sa délicatesse et sa discrétion. Aussi était-il bien accueilli par tous et nombreux furent les malades qu’il réconcilia avec le Seigneur. En témoignage de sympathie et de reconnaissance, deux infir¬mières de cette clinique vinrent s’unir à notre prière au jour des obsèques.
« Bienheureux les doux car ils posséderont la terre ». Il semble bien que, compte tenu de toute faiblesse humaine, le P. Alphonse Colin a réalisé cette béatitude. Il aura retrouvé au ciel ses chrétiens d’Arsikéré qu’il avait quitté avec peine et les nombreux malades qu’il a assistés et préparés à la clinique de Fontenay-aux-Roses.
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References
[3386] COLIN Alphonse (1904-1977)
Références biographiques
AME 1929 photo p. 173. 186. 187. 1940 p. 57. Echos. Miss. juillet 1941 p. 26. 1943 p. 252. CR 1929 p. 205. 235. 1930 photo p. 48. 1932 p. 277. 1935 p. 219. 1939 p. 216. 1940 p. 115. 1948 p. 133. 1949 p. 140. 1955 p. 75. BME 1924 p. 615. 1929 p. 574. 575. 1931 p. 386. 689. 1932 p. 309. 964. 1933 p. 80. 392. 718. 1935 p. 292. 906. 1936 p. 309. 461. 1937 p. 817. 1940 p. 150. 835. 1941 p. 130. 1949 p. 728. 1950 p. 218. 1955 p. 1010. EC RBac N° 179. 182. 333. 364. 410. 413. 426. 440. 446. 472. 584. 106/C2. 108/C2. p. 182.
Notice nécrologique
Mémorial 1977 p. 19.