Léon LANNAY1907 - 1983
- Status : Prêtre
- Identifier : 3436
Identity
Birth
Death
Other informations
Missions
- Country :
- China
- Mission area :
- 1931 - 1939 (Jilin [Kirin])
Biography
[3436] Léon, Eugène, Constant Lannay a été missionnaire en Mandchourie au début du XXe siècle.
Il naît le 1er février 1907 à Valdahon (Doubs), au diocèse de Besançon. Il fait ses études secondaires au Petit séminaire de Notre-Dame de la Consolation puis au Grand séminaire de Faverney. Il entre laïque au Séminaire des Missions étrangères le 17 septembre 1926. Ordonné prêtre le 29 juin 1931, il part le 7 septembre suivant pour la mission de Jilin (Kirin) en Mandchourie
Mandchourie (1931-1939)
Il arrive le 13 novembre 1931, quelque temps après que les Japonais aient envahi cette province et s'initie à la langue au Séminaire Saint-Joseph. En mars 1932 il est envoyé à Hulan (Houlan), au nord de Harbin (Karbin), mais le Père Lannay est allergique à la nourriture chinoise. En 1933 il est nommé vicaire du Père Peignon à Haibeizhen (Haipei-tchen) où son zèle peut se déployer, mais il est bientôt nommé au Petit séminaire (juillet 1933-mars 1934). Il passe quelques mois à Acheng (Acheho) avant d'être chargé en octobre 1934 du district de Bin Xian (Pinshien)
En 1938 il va à Hongkong, mais à son retour doit se reposer à Shanghai. À la fin de 1938 il est opéré de l'appendicite et après sa convalescence est nommé à P'anche, au sud de Jilin (Kirin). Sa santé continue de se détériorer et il rentre en France le 14 juin 1939 après un voyage en Transsibérien.
France (1939-1983)
Sa santé rétablie, il ne peut rentrer en Chine à cause de la guerre. Le Père Lannay gagne Montbeton, le 13 juin 1940, puis Sarrance en Pyrénées-Atlantiques avant de prendre du ministère à Aubagne, au diocèse de Marseille, jusqu'au début de 1946. Adjoint à l'économe de la maison de Paris en mars 1946, il prend en charge l'économat de Bièvres en septembre de la même année. Après l'Assemblée Générale de 1950, il est nommé économe de la maison de Paris, charge qu'il exerce jusqu'en 1961.
Il devient alors aumônier au Collège des Oiseaux à Brunoy. En 1970, il accepte de travailler dans le diocèse de Langres dans une maison d'enfants handicapés à Saint-Loup-sur-Aujon : il y travaille jusqu'en février 1981, jusqu'au bout de ses forces. Hospitalisé à Chaumont par deux fois, puis à Besançon, il arrive en convalescence à Montbeton le 13 avril 1983. Il y décède le 25 juillet suivant. Il a été inhumé dans le cimetière de sa paroisse à Valdahon le 28 juillet 1983.
Obituary
Le Père Léon LANNAY
Missionnaire de KIRIN et de l’Administration générale
1907 - 1983
LANNAY Léon
Né le 1er février 1907 à Valdahon, diocèse de Besançon, Doubs
Entré aux Missions Etrangères le 17 septembre 1926
Prêtre le 29 juin 1931
Destination pour Kirin (Mandchourie, Chine)
Parti le 7 septembre 1931
En Mission : Dans le Vicariat apostolique de Kirin
Divers postes de 1931 à 1939
En France : Rentré pour cause de maladie
Économe à Bièvres et à Paris (1946-1961)
Ministère à Brunoy et à Saint-Loup-sur-Aujon (1961-1982)
Retraite à Montbeton le 13 avril 1983
Décédé à Montbeton le 25 juillet 1983
Inhumé à Valdahon le 28 juillet 1983.
Voir carte nº 4
Enfance et jeunesse
Léon Lannay naquit à Valdahon, le 1er février 1907. Après ses études primaires dans sa paroisse, il entra au petit séminaire de Consolation. Son désir du sacerdoce le poussa tout naturellement à entrer au grand séminaire de philosophie de Favernay, en 1924. C’est vers la fin de sa deuxième année de philosophie qu’il fit sa demande d’admission aux Missions Étrangères, le 6 juin 1926, avec l’accord de son directeur. Les renseignements demandés au supérieur de Favernay furent favorables. Donc, le 11 juin 1926, Léon Lannay était admis aux Missions Étrangères et il entra à Bièvres, le 17 septembre, pour y commencer ses études de théologie et se préparer au sacerdoce et à la vie missionnaire. Ordonné prêtre le 29 juin 1931, il reçut ce jour même sa destination pour la Mission de Kirin en Mandchourie. Le 7 septembre 1931, il quittait la France en compagnie de quinze autres jeunes missionnaires destinés comme lui à l’une ou l’autre des Missions d’Extrême-Orient.
En mission
C’est le 13 novembre 1931 que le P. Lannay arriva à Kirin. Pendant son voyage, de graves événements s’étaient produits en Mandchourie. Les Japonais avaient envahi cette province chinoise, le 19 septembre 1931 et s’étaient rendus maîtres du pays en fort peu de temps. Pratiquement les troupes chinoises n’avaient opposé guère ou pas du tout de résistance. Le calme régnait dans les villes ; par contre, dans les campagnes, on vivait dans la plus grande insécurité. Des soldats chinois avaient déserté ; des unités entières s’étaient débandées et vivaient sur le pays. Il fallut un certain temps pour remettre les choses en ordre.
Le P. Lannay était parti plein d’enthousiasme, content de sa destination. Ses sentiments changèrent pendant la deuxième partie de son voyage lorsqu’il apprit les événements survenus en Mandchourie. De plus, il avait rencontré quelqu’un, en qui il avait confiance, qui lui avait dépeint les Chinois sous les plus sombres couleurs : ce qui était parfaitement injuste et faux. Mais cette impression fut vite dissipée au contact des confrères et aussi des Chinois. Ce qu’on lui avait dit au cours de son voyage ne fut plus qu’un mauvais souvenir. Il estima les Chinois à leur valeur, qui est grande et il travailla avec joie au milieu d’eux pendant tout le temps qu’il eut le bonheur de rester en Mandchourie. Le chroniqueur du Bulletin écrivait : « Malgré cette date “néfaste” de ce vendredi et de ce 13, nous espérons que notre jeune confrère aura dans notre mission un long et fructueux ministère. » Espoir qui malheureusement ne se réalisa pas ; le P. Lannay fut le premier à en souffrir. En 1939, il fut obligé de rentrer en France pour raison de santé. Il espérait bien se rétablir et repartir pour sa mission de Kirin, mais les événements — la guerre en Europe — l’empêchèrent de réaliser cet espoir.
Mais, pour le moment, suivons le P. Lannay dans ses diverses activités depuis son arrivée jusqu’en 1939. C’est au séminaire Saint-Joseph, dans le faubourg est de la ville de Kirin, que le P. Lannay commença à s’initier aux beautés de la langue chinoise sous la direction du P. Beaudeaux. Le P. Beaudeaux était à la fois économe et professeur dans ce petit séminaire et il faisait en même temps l’intérim de curé de la cathédrale, en attendant la nomination d’un titulaire. Après les vacances, c’est-à-dire en mars 1932, le P. Lannay qui avait déjà acquis les notions de base de la langue fut envoyé à Houlan, une chrétienté sur la ligne de chemin de fer au nord de Karbin. Cette chrétienté comptait environ 700 âmes et était dirigée par un prêtre chinois, homme d’un excellent caractère. Le P. Lannay avait paru être d’une bonne constitution physique. Vite il apparut qu’il ne l’était pas. Le Père chinois fit bien tout ce qu’il put pour lui donner un régime alimentaire substantiel. Mais on était dans une petite ville de province où il n’y avait pas d’étrangers. Ce qui était possible à Kirin, grâce aux boutiques russes, ne l’était pas à Houlan. Le P. Lannay se révéla allergique à une nourriture principalement chinoise et il fit tout ce qu’il put dans ces circonstances difficiles. Au mois de mai 1932, au cours de la retraite des missionnaires à laquelle il prit part, les symptômes de son mauvais état physique n’apparaissaient pas encore tellement et il sut donner le change par sa gaieté. C’était la première fois qu’il rencontrait la plupart des confrères. Le climat psychologique était excellent, et, ce qui n’est pas négligeable, le procureur soignait bien ses hôtes. De plus, en ces jours-là, les festivités ne manquèrent pas. Il y eut notamment la présence de Mgr de Guébriant qui terminait par le Vicariat apostolique de Kirin sa visite des Missions de la Société. Après l’excellente retraite prêchée par Mgr Janssen, évêque de Mongolie, de la Congrégation de Scheut, le moral était au beau fixe pour le P. Lannay quand, au début de juin 1932, il repartit pour le lointain Houlan.
En mars 1933, le P. Lannay fut nommé vicaire à Haipeitchen, une grosse chrétienté comprenant, groupés, environ 6.000 baptisés. Cette chrétienté avait été fondée par le grand missionnaire que fut le P. Roubin. C’était pour le P. Lannay sa vraie première destination. Son zèle, impatient de s’exercer, trouvait à se déployer sous la direction du P. Peignon, un confrère jovial, plein d’entrain, et en équipe avec deux jeunes prêtres chinois. Le régime alimentaire était, par ailleurs, mieux adapté à son estomac. Le P. Lannay s’y plut ; il y fit un fécond ministère, principalement par les confessions ; on n’en finissait jamais de confesser dans cette chrétienté nombreuse et fervente. Par ailleurs, le P. Peignon, homme plein d’expérience, était pour le jeune confrère qui lui était confié un excellent conseiller. On pouvait donc espérer beaucoup pour la formation apostolique du P. Lannay. De son côté, le P. Lannay espérait bien rester longtemps dans ce poste. Mais il est bien connu que les supérieurs ne font jamais comme ils veulent mais comme ils peuvent. Un poste vacant au petit séminaire obligea Mgr Gaspais à rappeler à Kirin le P. Lannay pour travailler avec les Pères Duhart et Beaudeaux à la formation des petits séminaristes. Le P. Lannay devait rester au petit séminaire du mois de juillet 1933 au mois de mars 1934. Tout en accomplissant sa tâche de professeur, le P. Lannay désirait vivement reprendre du ministère en district.
Son espoir ne fut pas déçu. Au mois de mars 1934, il repartit comme vicaire encore, mais, il le savait, pour peu de temps. Bientôt un district lui serait confié. Le voilà donc parti pour Achcho. C’était une chrétienté de 700 chrétiens, située à l’est de Karbin, et comportant quelques stations secondaires. Le titulaire en était le P. Rouger, un Breton à l’humeur joyeuse près de qui le vicaire était à bonne école et avec une table adaptée à son estomac : juste ce qu’il fallait au P. Lannay pour achever sa formation. Un jour, le P. Lannay faillit être victime d’une bande de brigands : c’était en août 1934 ; il revenait d’un voyage apostolique dans l’est du district d’Achcho, quand des brigands firent sauter un train dans la région d’I Mien p’ouo qu’il venait de quitter. Une heure plus tôt, le Père aurait sûrement compté parmi les victimes.
En octobre 1934, le P. Lannay fut chargé du district de Pinshien. C’était le chef-lieu d’une préfecture. La population chrétienne était d’environ 500 baptisés. Ce district comportait aussi plusieurs dessertes secondaires. Un des précédents titulaires avait été le P. Yves Perrin devenu depuis curé de la cathédrale de Chang Chun, capitale du Mandchoukuo La préfecture de Pinshien ne se trouvait pas loin de Karbin. Le calme n’était pas parfait dans la région. Les brigands se manifestaient de temps à autre, pillant et saccageant tout. C’est donc dans un certain climat d’insécurité que le P. Lannay commença à tra¬vailler à Pinshien. Il y vécut heureux ; il était seul et pouvait donc aménager son régime alimentaire comme il l’entendait. Le poste était bien organisé et les fidèles fervents. Comme il ne pouvait travailler en dehors de la ville en raison de l’insécurité, il s’attacha principalement à la formation en profondeur des baptisés, aidé par deux religieuses du Saint-Cœur-de-Marie qui dirigeaient l’école paroissiale. Le Père était un prêtre de profonde vie intérieure. Sa piété le soutenait et il croyait fermement à l’efficacité des moyens surnaturels pour pénétrer la masse païenne. Il institua en particulier l’exercice mensuel de l’Heure sainte. Il écrivait dans le compte rendu annuel : « J’ai plus de cent catéchumènes et leurs dispositions actuelles donnent lieu de croire qu’ils deviendront de fervents chrétiens. Je dois citer le cas d’une femme qui depuis 20 ans pratiquait l’abstinence quotidienne et récitait matin et soir des prières pour honorer l’esprit des ténèbres et qui, trois jours après son inscription au catéchuménat, ne pouvant vivre sans prier, avait appris assez de prières pour pouvoir réciter chaque jour le Rosaire et réparer ainsi les longues années pendant lesquelles elle avait adoré le démon » (C.R., 1936, cf. p. 43).
Cependant, l’année suivante, le P. Lannay avait la tristesse de constater que malgré l’excédent des baptêmes d’adultes et des baptêmes d’enfants de chrétiens, la population de son district n’augmentait pas. « La raison en est, écrivait-il, qu’une dizaine de familles, fatiguées des vexations des brigands et ayant perdu tout leur avoir, sont parties chercher fortune ailleurs. »
Le P. Lannay ne restait pas confiné dans son poste. Il aimait aller à Karbin rendre visite au P. Guérin dont l’originalité l’amusait beaucoup et au doyen de la Mission, le P. Sandrin, un Franc-Comtois qui l’avait pris en amitié et l’appelait son neveu.
En 1938, le P. Lannay sortit pour la première fois de la Mission pour aller à Hongkong et profiter de la retraite que devait prêcher le P. Valensin. Il fut enchanté de la prédication des « Exercices » durant six jours. Ce fut aussi pour lui l’occasion de rencontrer des confrères qu’il avait connus au séminaire, notamment les Pères Chatelain et Fleury, Franc-Comtois, missionnaires à Canton.
Au cours de son voyage de retour en Mandchourie, il lui fallut faire une longue escale à Shanghai. Il était fatigué et mal en point. Dès son arrivée dans la Mission, il regagna son district de Pinshien. Il eût sans doute mieux fait de consulter la faculté à son passage à Chang Chun. Le docteur lui aurait certainement prescrit un repos prolongé.
A la fin de 1938, il dut subir l’opération de l’appendicite. Cette opération faite alors que son état général était très déficient fut suivie d’une longue convalescence de deux mois et demi à la procure. Quand il fut remis, Mgr Gaspais estima nécessaire de le décharger du district de Pinshien, quand même assez isolé, et de le ramener au sud de la Mission, dans une chrétienté moins nombreuse, desservie par une ligne de chemin de fer qui lui permettait de se rendre facilement à Kirin, où travaillaient quatre ou cinq confrères des Missions Étrangères, soit au petit séminaire, soit en paroisse. Le P. Lannay fut donc envoyé à P’anche, au sud de Kirin. Il y avait là une petite chrétienté de 325 fidèles qui avait été dirigée jusqu’à sa mort, en 1932, par le P. Jen. Il y était depuis 1898. Il en avait construit l’église. Homme d’oraison et d’ordre, il avait profondément marqué cette chrétienté par son enseignement, son zèle et ses exemples. Le P. Lannay promettait d’être son successeur. Tout le monde pensait que son état de santé s’améliorerait et qu’il serait longtemps dans cette paroisse, comme le P. Jen.
Voici une petite note à propos du P. Jen. Sa famille était originaire du Leao Tong. Quand Mgr Verrolles, venant de Setchoan, eut réussi à pénétrer enfin en Mandchourie dont Rome l’avait nommé Vicaire apostolique, il fut d’abord reçu dans la famille Jen. Les missionnaires de Pékin avaient mis les chrétiens en garde contre les pro¬testants. D’où méfiance à l’égard de cet étranger. C’est la grande tante du P. Jen, Marie Jen, qui, après avoir fait subir à Monseigneur un examen sur le catéchisme, persuada les chrétiens de le reconnaître comme Vicaire apostolique.
Voici donc le P. Lannay à P’anche. il s’y trouvait bien et ne demandait qu’à y rester longtemps. Hélas ! son espoir fut déçu. Sa santé continua à se détériorer. Monseigneur vit qu’il fallait se résoudre à prendre une décision radicale : le retour momentané en France pour refaire sa santé fortement ébranlée par un travail assidu pendant huit ans. En avril 1939, il partit pour Karbin afin de faire ses préparatifs de départ par le Transsibérien : c’était la voie la plus rapide. Après un bon mois d’attente, il obtint le visa soviétique. Il arriva en France le 14 juin 1939.
En France (1939-1983)
Il nous reste à relater la deuxième partie de sa vie. En effet, une fois sa santé rétablie, il ne put repartir à cause de la guerre en Europe. Après la guerre, l’entrée de la Chine lui fut interdite par les nouveaux maîtres, les communistes de Mao Tse Tong.
Une fois rentré en France, son premier souci fut donc de se soigner. C’est pour cela qu’il était revenu. Il aurait pu envisager de retourner en mission, une fois sa santé convenablement rétablie. Malheureusement la déclaration de guerre, au début de septembre 1939, vint bouleverser tous les plans. La rapide avance des Allemands sur Paris obligea les supérieurs à prendre des mesures d’urgence. C’est ainsi que le P. Lannay quitta Paris le 13 juin pour gagner Montbeton. Par une chance extraordinaire, il put accomplir ce voyage en une seule journée. Son séjour à Montbeton fut de courte durée. Les « Éphémérides de guerre », du 1er juillet 1940, signalent que le P. Chatelain et lui sont partis pour Sarrance dans les Pyrénées-Atlantiques, afin d’y poursuivre leur convalescence. A une date que nous n’avons pu déterminer, il prend du ministère à Aubagne, dans le diocèse de Marseille, et cela vraisemblablement jusqu’au début de 1946. Au mois de mars 1946, il est adjoint à l’économe de la maison de Paris. Quelques mois après, il prend en charge l’économat du séminaire de Bièvres qui doit rouvrir au mois de septembre 1946 avec le P. Alazard comme supérieur : lourde charge pour l’un comme pour l’autre, car la maison a été assez détériorée par l’occupation allemande depuis 1940.
Après l’Assemblée générale de 1950, le P. Lannay fut nommé économe de la maison de Paris, charge qu’il exerça jusqu’en 1961. En plus de sa charge, il assurait aussi plusieurs heures de catéchèse dans une école en ville. A cela, il faut encore ajouter les services qu’il rendait à quelques confrères en mission, notamment à Mgr Lemaire et au P. Le Dorze, du Japon.
En 1961, le P. Lannay fut remplacé dans sa charge d’économe. C’est à ce moment qu’il devint aumônier au collège des Oiseaux à Brunoy. En plus du service liturgique pour la communauté des religieuses et les élèves, il assumait plusieurs heures de catéchèse dans différentes classes. Il avait le souci d’instruire vraiment et ne se souciait guère des méthodes en vogue. Le P. Lannay se plaisait dans ce poste, car il aimait beaucoup les enfants et il y faisait du bon travail. Un différend s’éleva cependant entre la supérieure de la maison et lui, spécialement au sujet de la liturgie de la messe. L’évêché de Versailles donna tort au P. Lannay et lui demanda de se retirer.
Saint-Loup-sur-Aujon
C’est alors qu’une demande fut adressée à la Société par l’évêque de Langres. Il s’agissait d’assurer le service religieux dans une maison d’enfants plus ou moins handicapés et de desservir aussi quelques paroisses environnantes, en plus de celle de Saint-Loup. Le P. Lannay accepta ce poste très volontiers. Il y travailla effectivement jusqu’au mois de février 1981, pratiquement jusqu’au bout de ses forces. Après un long séjour à l’hôpital de Chaumont, il revint à Saint-Loup, mais pour ne s’occuper que de la communauté. Mais, malgré sa bonne volonté, il ne put tenir longtemps. Hospitalisé de nouveau à Chaumont, il demanda à être transféré à l’hôpital de Besançon pour être plus près des siens. A Besançon, il récupéra quelques forces et demanda alors à aller en convalescence à Montbeton où il arriva le 13 avril 1983. Dans sa pensée, c’était pour un temps de convalescence, car il n’avait pas perdu tout espoir de retourner à Saint-Loup ou, tout au moins, de se retirer dans une maison de retraite récemment ouverte pour le clergé à Besançon. Mais le Seigneur en disposa autrement. Le lundi 25 juillet 1983, il prit son repas de midi avec la communauté comme d’habitude, puis se retira dans sa chambre et s’assit dans son fauteuil pour la sieste. Dans l’après-midi, un ouvrier plombier effectua une réparation dans sa chambre. Intrigué par la complète immobilité du Père, il en avertit le supérieur de la maison vers 17 h. Celui-ci ne put que constater le décès du P. Lannay. Conformément à ses dernières volontés, il fut inhumé dans le cimetière de sa paroisse, à Valdahon, le 28 juillet 1983.
Citons quelques témoignages qui permettront de mieux connaître la personnalité du P. Lannay :
Mgr Taverdet, évêque de Langres, écrit : « Nous sommes reconnaissants au P. Lannay pour ses années de service sacerdotal en Haute-Marne. Si nous n’étions pas toujours d’accord sur sa conception de la pastorale, nous avons apprécié son sens sacerdotal, sa prévenance et son zèle à l’égard des paroissiens qui lui étaient confiés. »
La Supérieure de la Maison de Saint-Loup écrit de son côté : « Le P. Lannay s’est dévoué jusqu’à la fin pour son ministère. Il est même allé au-delà de ses forces, ce qui a certainement abrégé ses jours. Pour la Communauté, il a été un modèle par sa prière prolongée, son sens du devoir sacerdotal, son zèle pour les âmes dont il se sentait responsable, son souci jusqu’à l’obsession de garder son troupeau de l’erreur tant il se voulait homme de vérité. »
Le P. Lannay était également très estimé des paroissiens de Saint-Loup et de ceux des paroisses environnantes dont il avait la charge. A l’annonce de son décès, un long glas fut ordonné par le maire du village. Les cloches que le P. Lannay avait lui-même offertes, peu de temps auparavant, « pleurèrent » son trépas et le firent connaître aux alentours. Le maire du village affréta aussi un petit car pour emmener quelques religieuses et les personnes de Saint-Loup qui le désiraient assister aux obsèques du Père à Valdahon. Voici le témoignage d’une paroissienne, le jour de ses obsèques : « Homme bon, généreux, peut-être impulsif par excès de sensibilité. Nul doute que vous étiez le pasteur zélé, fidèle, acharné, animé par une foi profonde et un grand esprit missionnaire et évangélique. En espérant que du haut des cieux vous nous suivrez encore, laissez tomber sur nous les grâces nécessaires à notre état et à notre conversion à tous. »
Comme cette paroissienne de Saint-Loup, nous espérons que le Seigneur a bien accueilli le P. Lannay pour le récompenser de tout le bien qu’il a fait en Mandchourie et dans les divers ministères qu’il a exercés en France.
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References
[3436] LANNAY Léon (1907-1983)
Références bio-bibliographiques
AME 1931 p. 178. photo p. 229. CR 1931 p. 275. 1932 p. 74. 1933 p. 57. 1935 p. 39. 1936 p. 43. 1937 p. 43. 1938 p. 266. 1940 p. 21. 1951 p. 117. 1961 p. 95. 1968 p. 61. BME 1926 p. 520. 1931 p. 692. 740. 851. photo p. 832. 1933 p. 367. 851. 1934 p. 706. 1936 photo p. 586. 1938 p. 177. 203. 323. 1939 p. 264. 411. 638. 1940 p. 195. 643. 830. 832. 1950 p. 753. 1952 p. 772. 1958 p. 657. Hir n° 118 p. 3 - 120 - 123 - 124 - 126 - 129 - 130 - 131. EC1 N° 110. 224. 228. 404. 445. 446. 447. 486. 527. 642. 661. 733. EC2 N° 126P56 - 177/C3. MEM 1983 p. 76-84.