André MARTIN1911 - 1938
- Status : Prêtre
- Identifier : 3567
- To know : Violent death
Identity
Birth
Death
Other informations
Missions
- Country :
- China
- Mission area :
- 1936 - 1938 (Nanning)
Biography
[3567] André, Nicolas Martin a été missionnaire en Chine, tué en poste lors de bombardements en 1938.
Il naît le 6 décembre 1911, à Graffigny-Chemin, diocèse de Langres, département de la Haute Marne. Il est le troisième enfant d'une famille qui en compte quatre, trois garçons et une fille, et dont le père est tailleur et la mère gantière.
Au printemps de 1915, son père meurt, puis c’est sa sœur ainée en novembre 1918. Sa mère se remarie pour mieux élever ses enfants. André fait ses études primaires au village natal. En octobre 1924, il entre au Petit séminaire de Langres où il passe cinq années. Le 16 mars 1925, sa mère décède subitement. Grâce à une généreuse marraine", il peut continuer ses études. Travailleur, doué d'une belle intelligence, il termine sa rhétorique avec le diplôme de bachelier, bien qu’ayant été tenté, pendant quelques temps, de quitter le Petit séminaire. En octobre 1929, il se dirige vers le Grand séminaire de Langres où il séjourne jusqu'en juillet 1931.
Le 17 septembre 1931, André Martin entre au Séminaire des Missions étrangères. Il fait une année de caserne, comme infirmier militaire, et sait se faire estimer de ses camarades. Tonsuré le 1 juillet 1934, il reçoit les premiers ordres mineurs, le 22 septembre 1934, et les seconds, le 22 décembre 1934. Sous-diacre le 7 juillet 1935, diacre le 21 décembre 1935, ordonné prêtre le 5 juillet 1936, il reçoit sa destination pour le vicariat apostolique de Nanning qu'il part rejoindre le 15 septembre 1936. Il s'embarque à Marseille, à bord de l'"Aramis", le 21 septembre 1936.
Chine (1936-1938)
Mgr Albouy et Mgr Deswazière vont l'accueillir à Hong-Kong qu'ils quittent le 21 octobre 1936. Le 28 octobre 1936, tous trois arrivent à Nanning où, du 5 au 10 novembre 1936, la retraite annuelle réunit tous les missionnaires du vicariat.
Le P. Martin est placé au Petit séminaire où, sous la direction d'un professeur chinois, il s'entraine à prononcer correctement les neuf tons cantonnais. Le 23 juin 1937, il en fait l'application pratique dans les chrétientés du P. Billaud, à Namong au pied des Cent Mille Monts, et chez le P. Caysac à Longzhou (Long-tcheou). Il donne son premier sermon en chinois, le jour de Noël 1937, à la chapelle Ste Thérèse desservie par le séminaire.
Le 8 janvier 1938, à 9 heures du matin, douze avions japonais bombardent l'école militaire et l'aérodrome de Nanning. L'après-midi, à 14h.30, se produit une nouvelle alerte, et un combat avec les avions du Guangxi (Kwang-si). Les PP. Martin et Cuénot sont dans la cour avec trois ou quatre élèves, lorsque deux bombes touchent le séminaire. Il est 14h40. Le P. Cuénot est grièvement blessé, un séminariste mort et le P. Martin, il est tué presque sur le coup.
Les deux corps sont exposés dans l'ancienne chapelle du séminaire. L'enterrement, présidé par Mgr Albouy, a lieu le 10 janvier 1938, après le coucher du soleil, par crainte de nouveaux bombardements aériens. En plus de quelques missionnaires, on note la présence à ces obsèques de M. Simon, consul de France à Longzhou (Long-tcheou), de deux polonais, d'un juif, de deux ministres protestants, d'un délégué du gouvernement chinois, des tous les séminaristes et des religieuses du couvent.
Obituary
M. MARTIN
MISSIONNAIRE DE NANNING
M. MARTIN (André-Nicolas) né le 6 décembre 1911 à Graffigny-Chemin, diocèse de Langres ( Haute-Marne). Entré laïque au Séminaire des Missions-Etrangères le 17 septembre 1931. Prêtre le 5 juillet 1936. Parti pour Nanning le 15 septembre 1936. Mort au petit séminaire de Nanning le 8 janvier 1938.
André-Nicolas Martin naquit le 6 décembre 1911 à Graffigny-Chemin, au diocèse de Langres. Il était le troisième enfant d’une famille d’honnêtes travailleurs et en même temps bons chrétiens ; son père, Robert Martin, exerçait la profession de tailleur ; sa mère était gantière, et tous deux tenaient ensemble une petite culture. Le père avait autrefois songé à devenir missionnaire, mais à cause d’une santé trop délicate, il avait dû renoncer à faire des études secondaires. En 1914, lors de la déclaration de guerre, cette santé était des plus chancelantes, elle était même si atteinte, que non seulement il ne fut pas mobilisé, mais qu’au printemps 1915, il quitta ce monde en y laissant quatre petits orphelins. Madame Martin était active et courageuse, aussi n’épargna-t-elle aucune peine pour les élever dans l’amour du travail et du devoir ; et si, après la mort de sa fille aînée survenue en novembre 1918, elle prit le parti de se remarier, c’est qu’elle craignait de manquer de fermeté dans l’éducation de ses trois garçons.
Le 25 avril 1919, André faisait sa première communion privée. Mais laissons parler une personne qui l’a connu de près : « Est-ce alors qu’il entendit pour la première fois l’appel du « divin Maître et se sentit attiré vers une vie de renoncement et de sacrifice ? Peut-être ; en « tout cas il dira plus tard que ce fut à un âge encore tendre. Très bien doué, au catéchisme et « à l’école, il était studieux et appliqué, ses camarades disaient de lui qu’il n’avait pas son « pareil. En récréation, il jouait de tout son cœur, se montrant serviable et protecteur des plus « petits. Après la classe, il rentrait vite à la maison pour rendre service à sa mère ; celle-ci « savait qu’elle pouvait compter sur lui, aussi pendant que les autres enfants partaient aux « champs avec leur père adoptif, elle conservait André auprès d’elle pour l’aider ou pour « garder deux petites sœurs qui étaient venues augmenter le nombre des membres de la « famille. Enfant très sérieux, il causait peu ; les deuils répétés, les peines remarquées autour « de lui l’avaient mûri avant l’âge. En 1923, après une bonne retraite prêchée par M. l’abbé « Etienne, curé de Serqueux, il avait fait sa communion solennelle ; André était alors dans sa « douzième année, et plusieurs savaient qu’il aspirait au sacerdoce. Un ami de la famille, M. « Hudelot, lui donna les premières leçons de latin. Il devait entrer au séminaire en octobre « 1924, et sa bonne maman se réjouissait de l’y conduire quand, le 16 mars, elle mourut « subitement en recommandant ses enfants au bon Dieu….La divine Providence exauça les « prières de cette sainte femme, car elle suscita des dévouements qui prient soin des chers « petits, et envoya au futur missionnaire une généreuse « marraine » qui devint sa « providence visible ; de sorte que, lorsqu’il entra au petit séminaire de Langres, sa place était « prête, sa pension soldée ; et cette « providence ne l’abandonna jamais, elle devait le combler « de ses largesses jusqu’en Chine, jusqu’à la mort et au delà… »
Pendant les 5 années de son petit séminaire, le futur apôtre a laissé le souvenir d’un élève doué d’une belle intelligence, d’un caractère sérieux et très énergique, d’une piété solide et profonde ; c’est ainsi qu’en témoigne M. le chanoine Boulogne, supérieur, qui continue par les lignes suivantes son appréciation sur André : « —Les palmarès de 1925 à 1929 rendent « témoignage de sa valeur intellectuelle ; dès la première année, le jeune séminariste est le « troisième en excellence, et tient le premier rang à la fin de la rhétorique qu’il termine avec le « diplôme de bachelier. Il se distingue surtout pat le caractère et la fermeté de la volonté qui « est chez lui froide, réfléchie, et singulièrement tenace. Observateur ponctuel de tous les « points du règlement, André s’applique à l’étude avec une conscience et une constance « admirables. Il y a toutefois dans son caractère une certaine raideur qui s’affirme un peu trop « et le rend parfois entêté dans ses jugements. Sa piété est peu expansive, mais elle se révèle « profondément solide ; dès la quatrième, il confie à ses camarades qu’il a l’intention de « devenir missionnaire. Un beau jour il se dépite et se bute à certaines difficultés ; pendant « toute une année, il harcèle le Supérieur pour quitter le séminaire ; il veut rentrer dans son « village et travailler aux champs, mais celui-ci voyant en son jeune élève un sujet d’élite et « croyant à sa vocation, tient bon et refuse obstinément de le laisser partir, du moins tant qu’il « n’aura pas obtenu l’agrément de son directeur…Le séminariste finit par se calmer, se décide « à suivre les conseils qu’on lui donne et consent à entrer au grand séminaire, où il pourra « mûrement étudier la question de sa vocation missionnaire et commencer à s’y préparer. »
Voilà donc André Martin, après 5 années d’excellente formation au petit séminaire de Langres, prenant rang parmi les lévites du grand séminaire ; les épreuves ne lui ont pas manqué depuis sa plus tendre enfance : deuils douloureux, découragement ; désormais il est aguerri ; il ira droit son chemin jusqu’au jour où il donnera sa vie pour les nombreuses âmes païennes qu’il aurait tant voulu conduire au ciel. Pendant les deux années qu’il passa au grand séminaire de son diocèse d’origine, d’octobre 1929 à juillet 1931, il donne satisfaction à tous points de vue à Messieurs les Directeurs ; témoin cette note envoyée à son sujet au moment de son admission au séminaire des Missions-Etrangères : « Intelligence au-dessus de la moyenne ; fonds sérieux et bon, sous une écorce un peu rude, piété froide ; caractère loyal, entreprenant et dévoué ».
A Bièvres et à Paris, devenu effectivement aspirant missionnaire, l’abbé demeura ce qu’il avait été à Langres, pieux sans ostentation, bien à son devoir dans sa cellule de séminariste, travailleur infatigable qui veut approfondir ce qu’il étudie. Pendant l’année de caserne qu’il fit à la septième section d’infirmiers militaires, il sut dès le début se faire respecter de ses camarades ; aussi, presque à son insu, il leur fit le plus grand bien et devint même dans la suite très populaire parmi eux. Bref, d’après le témoignage d’un jeune Père Blanc, son compagnon d’armes, actuellement à El-Goléa, « l’infirmier Martin sut se faire estimer par ses camarades soldats ; sa vie de séminariste fut aussi exacte qu’elle peut l’être dans ces circonstances ». Les connaissances de médecine pratique qu’il acquit au régiment devaient lui être utiles, car à son retour au Séminaire, la charge d’infirmier de la communauté lui fut confiée.
Ordonné prêtre le 5 juillet 1936, il recevait le même jour sa destination pour la Chine : c’était la Mission de Nanning, voisine du Tonkin, qui lui était échue comme part d’héritage. Le 15 juillet, il célébrait sa première messe solennelle à Graffigny dans l’église de son baptême, et il avait la satisfaction d’avoir comme prédicateur le prêtre vénéré qui l’avait soutenu dans sa vocation quelques années auparavant, M. le chanoine Boulogne, supérieur du petit séminaire de Langres. Celui-ci se plut à cette occasion, à exalter les missions et les missionnaires, et, parmi ceux-ci, quelques-uns du diocèse de Langres qui ont laissé un nom dans les pays qu’ils ont évangélisés, notamment Mgr Biet, Vicaire apostolique du Thibet, Mgr Mutel, Vicaire apostolique de Corée, et le Vénérable martyr Luc Huin qui aura sans doute bientôt l’honneur des autels.
Parti de Paris le 15 septembre 1936, M. Martin arrivait à Nanning deux mois plus tard. Après quelques jours passés à l’évêché pour se reposer des fatigues du voyage, le jeune missionnaire fut placé au petit séminaire pour y étudier la langue cantonaise, mais surtout afin de prendre contact avec ce milieu spécial qu’est un séminaire en pays de mission, car Mgr Albouy, son évêque, désirait faire de lui un professeur de carrière.
Ses qualités furent vite appréciées de tous ; pendant les 13 mois qu’il passa dans cet établissement, il fut pour toute la communauté un exemple vivant de la fidélité à la règle, travail et exercices de piété étaient toujours faits à heure fixe. Avec ses confrères, il ne se livrait pas au premier abord, mais la glace une fois rompue, il laissait voir à nu une piété de bon aloi, un jugement sûr, et le désir d’approfondir les questions discutées en recourant aux sources ; par ailleurs sa réserve, son application à faire plaisir, sa discrétion et son exquise délicatesse étaient en lui autant de qualités qui rendaient sa compagnie des plus agréables. Aux séminaristes il s’était de suite imposé : vite ils avaient remarqué son cœur d’or, et comme il ne leur cachait pas son désir de les voir progresser dans la vertu et rester fidèles au règlement, il commençait, après une année, à avoir une heureuse influence sur eux et par conséquent sur la bonne marche de la communauté.
Cependant, comme tout jeune missionnaire, M. Martin brûlait de voir de plus près les chrétiens et les païens chinois ; il savait bien que la formation du clergé indigène est l’œuvre des œuvres, la principale de notre Société des Missions-Etrangères, mais cela ne l’empêchait pas d’envier ses confrères de la brousse, et c’est pourquoi il désirait ardemment pouvoir prendre ses vacances chez l’un ou l’autre d’entre eux. Il fut donc au comble de ses vœux quand il put s’échapper pendant quelques semaines et aller chez M. Billaud à Namong et chez M. Caysac à Longtchéou, semaines riches d’observations, car il en rapporta une foule de petites connaissances pratiques qui augmentèrent d’autant son expérience de missionnaire novice.
Aussi bien, le jour n’était plus éloigné où M. Martin allait se rendre réellement utile : un petit cours devait lui être confié en février 1938 ; et, en attendant, il s’initierait à faire un peu de ministère. Rentré de vacances, on lui proposa de prêcher en chinois, mais le jeune missionnaire répondit qu’il ne voyait pas la nécessité de se produire en public avant d’être sûr d’être à peu près compris ; il fut alors prié de fixer lui-même l’époque et M. Martin répondit qu’il choisissait la fête de Noël. Les professeurs du séminaire de Nanning, ayant la charge de la chapelle Sainte-Thérèse d’où dépendent une centaine de fidèles, il fut décidé que ce serait là que débuterait notre confrère. A Noël donc, il expliqua aux chrétiens le sens de la fête les enseignements pratiques à en retenir, et, à l’occasion de l’Epiphanie, il entendit ses premières confessions. Le travail méthodique apporté à l’étude du chinois portait ses fruits. M. Martin, chose rare pour un débutant en Chine, fut parfaitement compris de ses auditeurs. Dès lors, il pouvait envisager comme très proche l’heure de prendre une part effective de travail et d’initiative au milieu des ouvriers apostoliques du Kouangsi. Le bon Dieu avait d’autres vues…
Le surlendemain de l’Epiphanie, 8 janvier, une escadrille d’avions japonais s’en vint dans la matinée bombarder les ouvrages militaires de Nanning. On pensait qu’ils s’en tiendraient là, mais vers 14 h. 30, ils arrivaient de nouveau de leur base maritime située au sud de Pakhoi, et cette fois, ce devait être pour semer la terreur dans la population de la ville. C’était l’heure de la classe du soir, M. Martin venait de surveiller l’étude des séminaristes tout en faisant quelque lecture pieuse et en récitant son bréviaire selon son habitude. Au signal de la sirène, signal d’alarme convenu pour alerter les habitants, la communauté aurait dû se disperser dans la campagne voisine comme elle l’avait déjà fait le matin, mais les oiseaux de destruction étant à proximité, elle en fut empêchée par la police : la circulation était interdite, les séminaristes durent ainsi rentrer dans l’enceinte du séminaire. Quelques avions survolèrent d’abord plusieurs fois la ville, ils avaient l’air de repérer les meilleurs points de chute pour leurs projectiles. Vers 14 heures trois quarts, l’un d’eux passa sur le séminaire à très faible hauteur, empruntant la direction du sud au nord, et il se trouvait exactement sur la ligne verticale imaginaire prolongeant dans l’espace le bâtiment principal, quand un sifflement aigu, suivi de deux énormes détonations, retentit : une torpille aérienne tomba près de la loge du concierge, et une autre sur une maison chinoise voisine de la propriété. M. Martin, qui se trouvait dans la cour à une dizaine de mètres du point de chute de la première bombe, fut atteint mortellement ainsi que l’un des grands séminaristes ; lorsque, quelques minutes plus tard, le Supérieur de la maison, lui-même grièvement blessé, se précipita à son secours, il trouva son pauvre confrère couché sur le dos, les yeux fermés, respirant péniblement et tenant encore son chapelet dans la main droite : quelques paroles d’encouragement, une rapide absolution, et ce fut tout ce que M. Cuenot put faire…Peu après, M. Dalle arriva à son tour ; il lui sembla que le mourant l’entendait, car il ouvrit les yeux et parut lui serrer faiblement la main ; M. Dalle renouvela l’absolution, et notre jeune confrère ne tarda pas à expirer. L’agonie fut brève, un quart d’heure tout au plus.
A part une petite blessure au côté droit de la gorge et d’où ne s’échappait pas la moindre goutte de sang, M. Martin ne paraissait pas avoir été atteint ailleurs, et il n’était d’aucune façon défiguré ; mais quand, un peu plus tard, on lui fit la toilette funèbre, on constata que le corps était transpercé de plusieurs petits éclats de bombe, qui avaient traversé la soutane sans laisser de traces extérieures et avaient provoqué un abondant écoulement de sang.
Ainsi mourut dans la fraîcheur de ses 27 ans, cet excellent missionnaire qui promettait tant. Il a donné sa vie pour la Chine qu’il aimait comme sa seconde patrie, il l’a donnée aussi pour Dieu qu’il était allé faire connaître aux infidèles du Kouangsi, et laissant ses confrères éplorés, il a cueilli prématurément la récompense pour continuer éternellement au ciel le chant des louanges de la Sainte Famille qu’il venait de commencer sur la terre par la récitation de l’office le la fête.
Son corps ainsi que celui de l’autre victime, resta exposé pendant deux jours à la salle de récréation du séminaire, dans cette même salle qui avait servi de chapelle de communauté jusqu’à l’année précédente. L’enterrement eut lieu le 10 janvier dans la soirée mais seulement après le coucher du soleil par crainte des bombardements aériens qui continuaient chaque jour. La cérémonie funèbre fut présidée par Mgr Albouy, rentré précipitamment de tournée pastorale ; tous les Européens de Nanning prirent part à notre deuil, et la présence de M. Simon, consul de France à Longtchéou, fut très remarquée dans l’assistance.
A Graffigny-Chemin, pays natal du missionnaire, l’émotion fut grande quand on apprit la douloureuse nouvelle de la mort dramatique de M. Martin. Une foule nombreuse vint prier lors du service funèbre célébré à l’occasion de son décès ; M. le Supérieur du petit séminaire de Langres, le même prêtre qui, dix-huit mois auparavant, avait exalté les beautés de l’apostolat en pays de mission au jour de la première messe du jeune prêtre, eut alors la tristesse d’évoquer le sacrifice sanglant de son ancien élève ― « dont la journée « s’est trouvée achevée alors qu’elle commençait à peine »
Maintenant notre regretté confrère dort son dernier sommeil à côté d’anciens qu’il n’a pas connus ici-bas et qui ont, des années durant, travaillé au défrichement spirituel du Kouangsi. Le bon Dieu s’est contenté de sa bonne volonté, qui était grande, pour l’appeler à Lui. Du haut du ciel, nous en avons la ferme confiance, il aide ses confrères dans leur travail d’évangélisation et, grâce à son intercession, des jeunes gens, zélés comme lui, obtiendront la grâce insigne de la vocation apostolique et s’en iront ensemencer le sillon qu’il a arrosé de son sang.
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References
[3567] MARTIN André (1911-1938)
Réf. biographiques. - AME 1931 p. 175, 1936 p. 238-84PH, 1938 p. 88, 95, 135-36, 1940 p. 30. - CR 1936 p. 233, 1938 p. 89, 110, 236, 294. - BME 1931 p. 614, 1936 p. 688, 898, 922-23, 1937 p. 40-41PH , 51, 727, 1938 p. 119-41PH , 162, 1939 p. 203, 505, 1941 p. 225, 1949 p. 706, 1950 p. 61.EC1 n°340-72.
Mémorial MARTIN André, Nicolas page 2