René COZIEN1926 - 2017
- Status : Prêtre
- Identifier : 3905
- Bibliography : Consult the catalog
Identity
Birth
Death
Missions
- Country :
- Laos
- Mission area :
- 1951 - 1964
Biography
[3905] COZIEN René est né le 11 décembre 1926 à Lennon (Finistère).
Ordonné prêtre le 23 décembre 1950 aux MEP, il part pour la mission de Thakhek le 13 avril 1951 (Laos).
Après avoir étudié le laotien à Paksong-Paksé et à Natakhet, il est nommé secrétaire de l'évêché. Puis il est procureur de la mission (1953-1954).
Emmené comme otage par les Viet-minh pendant quelques mois en 1954, il est ensuite placé comme vicaire à Xiengvang. Il est alors nommé successivement curé de Dondon-Kokhaï (1955) et professeur au petit séminaire de Paksane (1956-1964).
De retour en France en 1964, il est affecté au service de l’Information, à Paris (1965-1974), puis aux Établissements communs (1974-2000).
Il se retire en 2001 à Pleyben (Finistère).
Il meurt le 26 novembre 2017 à l'hôpital de Morlaix. Il est inhumé au cimetière de Pleyben.
Obituary
[3905] COZIEN RENÉ (1926-2017)
NOTICE NÉCROLOGIQUE
Enfance et jeunesse
René COZIEN est né le 11 décembre 1926 à Lennon, au centre de la Bretagne, dans le Finistère, de parents agriculteurs. Il est le benjamin d’une fratrie de six enfants (trois garçons et trois filles). Il est baptisé à Lennon, le lendemain de sa naissance et confirmé en l’église de Pleyben le 7 juin 1938. Il fit ses études secondaires au petit séminaire de Pont-Croix, puis à Lannion, et enfin à Beaupréau, dans ce qui était alors le petit séminaire des Missions Etrangères, où il passa quatre ans, de 1941 à 1945. Cela veut dire qu’il a songé très tôt à être prêtre et à entrer aux Missions Etrangères. Ensuite, il entre au grand séminaire des Missions Etrangères à Paris le 28 septembre 1945. Et c’est le 23 décembre 1950 qu’il y fut ordonné prêtre, à l’âge de 24 ans.
Mission au Laos
Le 7 février 1951, il reçoit sa destination pour la mission de Thakhek au Laos et s’embarque pour ce pays le 13 avril 1951. Arrivé au Laos, il s’attèle à l’étude du laotien dans un village éloigné, à Paksong, puis à Natakhet, dans le centre du pays. Après environ un an d’étude de langue, l’évêque de Thakhek l’appelle auprès de lui comme secrétaire, de 1952 à 1953. Puis il sera économe de la mission de 1953 à 1954. Mais le 15 février 1954, avec quatre autres missionnaires, dont son évêque, il tombe dans une embuscade tendue par le Viêtminh dans le sud du Laos. N’oublions pas que nous sommes à la période de la guerre d’Indochine et de Diên Biên Phu. Il passera huit mois en captivité au Laos et au Nord-Vietnam, effectuant une marche forcée de 1 400 kilomètres. Il ne sera libéré que le 15 octobre 1954.
Ce fut évidemment pour lui et ceux qui l’accompagnaient une très grande épreuve qu’il racontera plus tard dans un livret publié en 1984, Huit mois de captivité du Laos au Nord-Vietnam , et qu’il rééditera à la veille de son jubilé sacerdotal, célébré à Pleyben le 27 août 2000. C’est au moment où il avait acquis la langue laotienne, qu’il allait pouvoir, à 28 ans, donner toute sa mesure, qu’il fut en quelque sorte fauché par cette cruelle marche forcée, réalisée en bonne partie de nuit, à travers les forêts du Laos et du Nord-Vietnam. Il souffrit de la faim et surtout de la soif. Le père Malo, son compagnon d’épreuve, beaucoup plus âgé que lui, y laissera sa vie. Cet épisode de détention a marqué profondément toute la vie du père Cozien, car sa santé en fut durablement altérée. Mais cela ne l’a nullement empêché d’aimer le peuple laotien.
À sa libération, courageux, il reste au Laos et est vicaire à Xiengkhuang jusqu’en 1955, puis curé à Dondone et Kokhaï jusqu’en 1956, un poste qu’il fonda. Ensuite, de 1956 à 1964, il est professeur au petit séminaire de Paksane où il enseigne le français, le latin, l’histoire-géographie, le calcul et la religion. Et comme il connais[1]sait bien le laotien, il effectue aussi de nombreuses traductions.
En 1959, il revient en congé en France où il passe un an en famille pour se refaire une santé. Il repart pour le Laos en avril 1960. Mais à partir de décembre 1963, sa santé se détériore à nouveau. Au printemps 1964, il est envoyé à Hong Kong pour se reposer. Mais on découvre que son état de santé est beaucoup plus grave qu’on ne l’avait pensé: il souffre en fait d’une triple hernie discale due à une décalcification générale. Il subit deux opérations à Hong Kong; puis est rapatrié en France le 12 octobre 1964, où il subit une troisième opération. Il restera désormais en France.
Mission en France
De 1965 à 1974, il se trouve au service de l’information missionnaire à Paris; puis il sera affecté au service du secrétariat général et ensuite, pendant onze ans, il sera procureur adjoint des Missions Etrangères. À Paris il était un peu en exil, mais il s’est donné avec beaucoup de cœur à ses nouvelles fonctions au service des confrères des Missions Etrangères. En 1994, René Cozien a voulu revoir l’Asie. C’est ainsi qu’en mars-avril il entreprend un long voyage à Taïwan et en Thaïlande pour rencontrer les confrères MEP. Il aurait aussi voulu retourner au Laos, mais les prêtres laotiens lui déconseillèrent de venir, afin de ne pas mettre en péril leur Église, si petite et si fragile, et simplement tolérée par les autorités. Il a bien compris, mais il en a souffert. Alors il parcourt sur une longue distance les bords du Mékong du côté thaïlandais. Il a pu ainsi apercevoir de loin son cher Laos, et même les bâtiments de son ancienne mission à Paksane. Il a toutefois eu la grande joie d'échanger avec des prêtres laotiens qui traversèrent le Mékong tout spécialement pour venir le rencontrer. Heureusement, il a eu enfin la joie de revoir son Laos chéri peu de temps avant son jubilé sacerdotal.
Le père René Cozien était un homme souriant, jovial et toujours en mouvement, dont la bonne humeur était communicative. C’est en 2001 qu’il se retira dans sa région natale à Pleyben, puis en 2014 à la maison de Saint-Jacques. Il a rejoint le Père dans la nuit du 25 au 26 novembre 2017, vers minuit, à l’hôpital de Morlaix, dans sa 91e année.