Jean-Baptiste PETIT1872 - 1934
- Statut : Prêtre
- Identifiant : 2337
Identité
Naissance
Décès
Missions
- Pays :
- Inde
- Région missionnaire :
- 1897 - 1914 (Coimbatore)
- 1919 - 1934 (Coimbatore)
Biographie
[2337] PETIT Jean-Baptiste naît le 1er novembre 1872 à Loos dans le diocèse d'Arras dans le Pas-de-Calais. Il commence l'étude du latin au presbytère de Loos et entre en 1887 au Petit Séminaire d'Arras. Il rejoint le Séminaire des Missions étrangères le 25 septembre 1894. Ordonné prêtre le 26 septembre 1897, il s'embarque le 17 novembre suivant à Marseille. Sa destination est la mission de Coimbatore dans l'Inde du sud.
Un missionnaire sachant établir un lien entre conversion et qualité de vie
Il est envoyé à Ootacamund dans les Nilgiri comme vicaire du P. Biolley. Il se dévoile déjà le grand convertisseur qu'il sera toute sa vie. Après étude des langues et son apprentissage du ministère accompli, il est en mesure de prendre des responsabilités. Affecté à Kodiveri (1) sur les bords de la rivière Bhavani dans la plaine de Coimbatore, il doit administrer les nombreuses rizières de la mission le long du fleuve. Il dévoue tout sans compter aux âmes des Indiens sous sa juridiction. Ainsi, il se met à parcourir les forêts des montagnes environnantes du côté de Gundri. Il convertit cinq cents habitants de cette brousse. En faveur de ses cathécumènes, il obtient du gouvernement des terrains assez vastes pour les y établir en créant un village modèle où ceux qui désirent se convertir sont assurés de trouver asile et de travailler en hommes libres et non en esclaves de gros propriétaires hindous. Pour financer cette colonie, le P. Petit réussit à obtenir des subsides de France, surtout par l'intermédiaire de son cousin, Mgr Guillemant, vicaire général d'Arras.
En 1914, la guerre éclate. Le P. Petit est mobilisé. Revenu en Inde en 1919, il retourne à Kodivéri et peut constater que son œuvre non seulement survit mais qu’elle s’est même développée.
Presque évêque par intérim
En 1926, son âge et aussi son état de santé l'obligent à accepter un autre poste dans les Nilgiri. Il est nommé dans la grosse paroisse de Coonoor (2), dans un bon climat qui lui rend des forces. C'est à cette époque que Mgr Roy, âgé et malade, donne sa démission et qu'on fait appel au P. Petit pour administrer le diocèse ‘‘sede vacante’’ (3). Il tombe malade et doit faire un séjour à l'hôpital Ste Marthe de Bangalore. Il revient à Coimbatore comme vicaire général du nouvel évêque, Mgr Tournier. Devenu curé de la cathédrale, il fait de nombreuses conversions, tant dans la ville que dans les alentours, car de nombreux villages d'Intouchables demandent le baptême.
En 1934, il doit aller soigner son cœur à Bangalore et c'est à l'hôpital Ste Marthe qu'il passe ses derniers jours. Il y meurt le 24 février 1934 dans des sentiments de la plus profonde résignation et d'abandon à la volonté de Dieu.
Excellent missionnaire, le P. Petit est resté toute sa vie très près des gens qui, en retour, l’appelle le "bon Père Petit".
1 – Au nord-est de Coimbatore.
2 - Dans les Nilgiri en altitude.
3 – Siège vacant.
Nécrologie
M. PETIT
MISSIONNAIRE DE Coimbatore
M. PETIT (Jean-Baptiste) né le 1er novembre 1873 à Loos (Arras, Pas-de-calais). Entré sous-diacre au Séminaire des Missions-Étrangères le 4 octobre 1896. Prêtre le 26 septembre 1897. Parti le 17 novembre 1897 pour Coimbatore. Mort à Bangalore le 24 février 1934.
Jean-Baptiste Petit naquit à Loos (Pas-de-Calais) le 1er novembre 1873 de parents profondément chrétiens. Dès son jeune âge il fréquenta l’école communale où il se faisait déjà remarquer par sa piété.
A 11 ans, il commença l’étude du latin au presbytère de Loos sous la direction d’un saint prêtre, M. l’abbé Lalin et de son successeur M. l’abbé Guilbert, grand recruteur de vocations.
A Pâques 1887, il entrait au petit séminaire d’Arias, où par une exquise amabilité il sut s’attirer les sympathies des professeurs et des élèves qui, devenus prêtres, lui restèrent très attachés et entretinrent avec lui des relations suivies. « Ce que je me rappelle de lui, écrit M. « l’Abbé Tillon, ancien curé de Loos, c’est sa grande piété, ses relations intimes avec le saint « abbé Louis Guillemant et surtout sa fermeté de caractère pour suivre sa vocation de « missionnaire, malgré les difficultés qu’il rencontrait : il fut réellement admirable sous ce « rapport, attendant avec calme et résignation que tout s’arrangeât. »¬
Il entra au Séminaire des Missions-Étrangères le 25 septembre 1894, mais bientôt contraint par les ordres de son père et l’intervention du Vicaire Général, il dut retourner à Arras. Il était sous-diacre, lorsque son père se résignant enfin à le laisser suivre sa vocation de missionnaire, il put revenir définitivement à la rue du Bac. Ordonné prêtre le 26 septembre 1897, M. Petit s’embarquait le 17 novembre à Marseille à destination de la Mission de Coimbatore, laissant pour consoler son bien-aimé père, affligé du départ de son fils, son frère cadet qui devait entrer lui aussi au séminaire d’Arras deux ans plus tard et devenir prêtre.
Peu de temps après son arrivée à Coimbatore il fut envoyé à Ootacamund comme vicaire de M. Biolley et, dès le début de son ministère, il révéla son zèle ardent pour la conversion des païens. Plus tard, il fit preuve d’une activité peu commune dans tous les postes qui lui furent confiés ; il sut se faire tout à tous et se montrer bon à tout : professeur, défricheur, bâtisseur et cultivateur, il fut tout cela à son temps : mais convertisseur, il le fut toute sa vie.
A Kodiveri il montra un talent ingénieux dans l’administration des rizières que possède la Mission dans cette région, tout en se dévouant sans compter aux âmes. Non loin de Kodiveri, une chaîne de montagne habitée par des tribus encore païennes était une tentation pour M. Petit. Un jour, ce cœur généreux débordant de zèle pour la cause de Dieu n’y tint plus, il part et parcourt ces forêts repaires des fauves, sans se préoccuper des dangers qu’il courait, il savait que là-bas il y avait des âmes à sauver. En peu de temps il parvint à conquérir la confiance et l’affection des habitants de ces montagnes et réussit à amener à la foi 500 d’entre eux. Comme ces pauvres gens sont toujours en quête de quelque endroit où ils pourront s’établir momentanément pour gagner leur vie, il obtint du Gouvernement des terrains assez vastes pour y établir ses catéchumènes et former un village modèle où les païens désireux de se convertir seraient sûrs à leur tour de trouver asile. Là, au moins ils pourront travailler en hommes libres et non en esclaves de gros propriétaires comme ils l’ont toujours été. Mais l’établissement de cette colonie coûtera cher, car ces nouveaux venus n’apportent que leurs bras et leur bonne volonté ; il faudra leur fournir : maisons, bœufs, outils et même les grains de semence. Qu’à cela ne tienne, toutes les ressources du missionnaire y passeront et il se fera mendiant en France, en Belgique, en Amérique, partout où il trouvera des cœurs compatissants et charitables. Son cousin, Mgr Guillemant, Vicaire Général d’Arras, gérait ses intérêts en France et lui faisait parvenir régulièrement ses petits revenus de famille y ajoutant toujours libéralement son appoint personnel.
Au moment de la déclaration de guerre, M. Petit dut quitter Kodiveri et ses œuvres pour répondre à l’appel de sa patrie, laissant quelques économies et priant son successeur de continuer son œuvre. Je le vois encore sur le bateau qui nous ramenait aux Indes en 1919, rayonnant de joie à la pensée de retourner bientôt chez ses chers chrétiens ! « J’y ai laissé en 1915, me disait-il, une jument avec son poulain, celui-ci sera grand » — ou bien le tigre vous aura dévoré et jument et poulain, lui dis-je ! Hélas, je disais vrai, il n’y avait plus ni jument ni poulain et les petites économies qu’il avait laissées s’étaient transformées en un « passif » inquiétant en procure. Nullement découragé, il se mit à la tâche. L’œuvre avait été soutenue et s’était développée, c’était l’essentiel. Il reprit donc ses visites régulières à sa petite colonie, y demeurant pour rétablir la discipline parmi ces gens arrachés à la vie dans la jungle et pour leur inspirer l’amour du travail régulier et persévérant. Quelle dose de patience il dut avoir avec ces grands enfants toujours disposés à cette passion de la chasse à travers ces forêts, prêts à quitter bœufs et charrue au bout du champ pour courir à l’appel d’un coq sauvage ou sur la piste d’un cerf. Il les grondait, mais si doucement que ces gens se savaient pardonnés d’avance à la prochaine incartade.
En 1926, son âge et aussi son état de santé l’obligèrent à accepter un autre poste sur les Nilgiris ; il fut nommé à Coonoor, vaste paroisse de 5.000 catholiques, où le climat idéal de cette région va pouvoir lui rendre des forces. Mais à 8, 10 et 15 milles de Coonoor, il y a des plantations où travaillent des coolies catholiques qu’il faut visiter ; il se remet en route et sans compter avec ses forces, il court au secours de ses brebis. Il était en pourparlers déjà pour l’érection d’une chapelle au milieu de ses chrétiens, quand il apprit la mort de son fidèle ami, Mgr Guillemant. Très affecté déjà par la mort de ce cousin si cher, il se vit menacé encore d’avoir à prendre sur ses épailles la charge de la Mission de Coimbatore, à la suite de la démission de S. E. Mgr Roy ; ce fut trop pour lui et il fut cloué pour des semaines à l’hôpital Sainte-Marthe, à Bangalore, par une crise cardiaque. Les soins dévoués du docteur et des religieuses, le repos dont il jouit et probablement aussi la nomination de Mgr Tournier comme évêque de Coimbatore lui rendirent un peu plus de forces. Choisi par le nouvel évêque comme Vicaire Général, il n’accepta ce poste de confiance qu’après le verdict du docteur, qui déclara que Coonoor était trop élevé pour lui et que Coimbatore serait de beaucoup préférable pour sa santé. Il ne pouvait donc plus refuser la charge que son évêque lui demandait de partager avec lui et il accepta. Pendant près de deux ans encore il put travailler avec le même entrain et le même dévouement aux conversions qui s’annonçaient nombreuses autour de Coimbatore ; mais le cœur n’était pas rétabli, et en novembre 1933, il dut déposer les armes. Ses forces déclinèrent assez rapidement et c’est à l’hôpital Sainte-Marthe de Bangalore qu’il passa ses derniers jours ; il y mourut le 24 février 1934, dans des sentiments de la plus parfaite résignation, faisant jusqu’au bout l’édification de tous ceux qui l’entouraient.
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Références
[2337] PETIT Jean-Baptiste (1872-1934)
Références bibliographiques
AME 1897 p. 772. 1898 p. 5. 1901 p. 266. 1934 p. 94. 1939 p. 41. CR 1897 p. 278. 1899 p. 283. 1901 p. 252. 254. 1902 p. 276. 277. 1905 p. 269. 1910 p. 280. 1911 p. 254. 1913 p. 295. 296. 1919 p. 112. 1920 p. 78. 1921 p. 130. 1922 p. 152. 1923 p. 167. 1924 p. 128. 1925 p. 139. 1926 p. 157. 218. 1927 p. 157. 1928 p. 159. 160. 1929 p. 215. 1930 p. 230. 1931 p. 252. 1932 p. 280. 282. 1933 p. 237. 1934 p. 214. 215. 234. 270. 1939 p. 279. 1949 p. 203. 1974-76 p. 197. BME 1922 p. 185. 1923 p. 584. 1925 p. 246. 247. 1926 p. 454. 1929 p. 574. 1930 p. 251. 1932 p. 388. 1932 p. 388. 884. 1933 p. 235. 1934 p. 145. 289. 361. 1936 p. 145. 221. 310. 920. 1937 p. 815. 892. 1939 p. 442. 1940 p. 219. 1956 p. 48. EC1 N° 285. NS 14P448.