Léon PERROUDON1878 - 1961
- Statut : Prêtre
- Identifiant : 2780
Identité
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Biographie
[2780] PERROUDON Léon, François, Marie, est né le 6 janvier 1878 à Chirassimont, dans le diocèse de Lyon (Loire). Il fait ses études secondaires à Saint Jodard, entre en philosophie au Séminaire d'Alix. Il entre tonsuré au Séminaire des Missions Etrangères, le 9 septembre 1901. Ordonné prêtre le 26 juin 1904, il est destiné à la Mission du Laos et part le 3 août suivant.
Affecté au nouveau poste de Khorat, comme vicaire du Père A. Excoffon, il y reste cinq ans (1904-1909). Il quitte la Mission du Laos, rentre en France le 14 septembre 1909 et quitte la Société. Réintégré, il est affecté à la Mission du Siam en 1910 et est nommé au Petit Séminaire de Bangxang. En 1911, il remplace le Père Carton à Paknampho. En 1914, le Père Perroudon est mobilisé. Il est successivement infirmier à Moulins, aumônier à Verdun, puis interprète pour les Chinois qui sont en France. Revenu en Mission en 1919, il est bientôt nommé curé de Huaphai. En 1922, il est curé de Vatphleng, puis, fatigué, il est nommé aumônier des religieuses Amantes de la Croix (1924) d'abord à Samsen, puis au nouveau couvent de Khlongtoei. En 1934, il est nommé curé de l'Assomption. A partir de 1937, il est aussi vicaire délégué et provicaire.
Outre son travail pastoral de catéchèse et de visite des chrétiens, il construit le presbytère, l'école paroissiale, le petit couvent des Soeurs. Il s'occupe aussi du quartier de Trokchan où il va bâtir successivement une école de filles confiée aux Ursulines (1955), et avec l'aide du Père Bacon, une école de garçons inaugurée en 1955. Puis, en 1957, il commence la construction de l'église Saint Joseph dont les travaux sont surveillés par le Père Bacon. En 1960, ses forces diminuent, il donne sa démission de curé de l'Assomption : il y est remplacé par le Père William ; puis il laisse ses charges de vicaire délégué et de provicaire au Père Meunier. C'est à l'hôpital Saint Louis que le Père Perroudon va mourir le 14 avril 1961.
Nécrologie
P.P. 1961
Mai-Juin
P. PERROUDON
Un mot d’Adieu
Depuis 1912 donc près de cinquante ans-nous avons connu et apprécié de plus en plus le Révérend Père Léon Perroudon.
Volontairement, nous laissons à d’autres le soin de tenter une biographie du cher Défunt. Nous ne parlerons en effet ni de sa Famille, ni de ses études, ni de sa vocation sacerdotale, ni de sa carrière apostolique en détail, dans les différents postes qui lui furent confiés par ses trois Evêques successifs. Nous voulons simplement rappeler “qu’il fut un prêtre parmi ses Frères au service de tous et rien de plus”. Mais le Clergé et le peuple chrétien ne l’a pas entendu de la sorte et il était là, Clergé et peuple, très nombreux, à ses funérailles, priant et chantant le Requiem de la gratitude et de l’espérance.
Par obéissance, appelé vers 1934, à prendre la succession du vénérable Père Colombet, comme curé de la cathédrale, Provicaire et Vicaire Délégué, il ne s’habitua que lentement, paraît-il, à ces postes de confiance, hésitant à abandonner un fructueux ministère d’aspect plus exigeant et plus austère. Il fut dès lors et constamment pour son Evêque le conseiller, l’homme averti, discret, si discret qu’on en regrettait parfois son silence.
A son éloge, disons aussi qu’il fut en cette fin du vingtième siècle une de ces personnes qui savent encore adopter par vertu cet esprit de révérence et d’obéissance promis à notre ordination ; ces attitudes de soumission chrétienne jadis si touchantes mais qui paraissent maintenant désuètes ou contraires à la dignité humaine. Formules vénérables que n’inspire pas seulement la simple politesse certes mais qui traduisent les sentiments imprégnés de foi et les devoirs réciproques, sentiment et devoirs que les “idées courantes” veulent périmer, bien à tort. Il n’admit jamais cette phrase de Tolstoi : “le temps viendra où tout le monde comprendra clairement que les “autorités” sont absolument inutiles et ne font que gêner...,”. Hélas, nous constatons trop aujourd’hui l’impertinence de tels propos qui conduisent tout simplement les âmes à leur ruine.
D’autant que le Révérend Père Perroudon sut toujours “revêtir de bonté”, son autorité. Rien d’excessif chez cet homme, mieux chez ce prêtre accueillant et maître de soi, mais nanti d’une pointe de réserve. Non sans doute qu’il n’ait eu à travailler (comme bien d’autres) son propre caractère et à réprimer ses premiers mouvements, mais “il savait parfois dormir”. Il recon¬naissait aussi ce qui est rare, ses propres limites, et il sut acquérir par vertu, ce respect d’autrui dans leurs faits et gestes qui ne cadraient pas toujours avec les siens.
Disons d’ailleurs qu’il trouvait le soutien de sa vie sacerdotale, dans ses exercices de piété. Levé avant quatre heures chaque matin : méditation, bréviaire, lecture spirituelle terminés, il disait alors se messe dans un climat de prières, liturgiques qui répondait bien à son tempérament relativement affectif.
Philosophe avec l’âge, il savait que la vie est une bataille quotidienne. Le vieux soldat de Verdun qui cultivait abondamment la résurgence des sentiments qu’il éprouva durant cette “colossale” bataille, savait que la vie ordinaire est lourde d’événements crucifiants qu’il faut vaincre. Aussi batailla-t-il jusqu’à son dernier jour, jusqu’à l’extrême limite de ses forces contre la maladie voire la vieillesse. Pourtant ce “toujours jeune” curé, certains le saluaient et le gratifiaient ironiquement en le visitant l’Hôpital Saint Louis, le “rembarrait” visiblement. “Il suffit, répondait-il, qu’on me crie que je ne bouge pas, pour que me sente branlant”.
En bref, disons que, de la fête de la naissance du lyonnais Perroudon, à la fête de sa mort, sa vie entière, comme celles de beaucoup d’autres que nous connaissons, avec ses hauts et ses bas, ses inflexions graves ou lumineuses, s’est déroulée en beauté sanctifiante, sereine comme une prière qui a trouvé sa forme et sa loi dans l’Evangile médité et pratiqué, comme un dialogue perpétuel avec Dieu. Il avait parfaitement appris que Dieu devenu Homme une fois pour toutes est chaque jour aussi près de nous bien qu’invisible. Que Dieu reste le compagnon de notre vie humaine dans une présence mystique qu’il suffit de contempler amoureusement.
Lors de l’une de nos dernières visites, le R. P. Perroudon voulut bien reconnaître que ses jours étaient comptés ; qu’il était arrivé à la limite d’âge et que “servir” sur terre était désormais pour lui, terminé. Recevant notre bénédiction qu’il demandait, et lui découvrant nous même quelques-unes de nos angoisses d’avenir devant les événements, il ajoutait, comme si ce fût son testament spirituel :
“ On vous aidera”.
Nous en sommes persuadés. Oui ! le Révérend Père Perroudon aidera encore et mieux que jadis, la mission de Bangkok et toutes les missions catholiques en Thailande et ailleurs, nous en avons la ferme espérance. D’ailleurs, la Sainte Eglise le chante : Vita mutatur non tollitur. Nos disparus ne sont pas des absents, nos morts nous aident encore.
17 Avril 1961.
L. Chorin
Ev. V, A. de Bangkok.
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A la suite de mot de Son Excellence, donnons une brève notice biographique du Père Perroudon.
Le Père Perroudon est né en Octobre 1878, dans le département de la Loire, diocèse de Lyon. Après de fortes études au Petit Séminaire, il entra au Grand Séminaire de Lyon en section philosophie où il passa deux ans, puis il partit faire son service militaire qui dura un an.
En 1901, il entra au Séminaire des Missions Etrangères de Bièvres, il y resta un an puis fit deux ans, toujours au Séminaire des Missions Etrangères, mais à Paris.
Il fut ordonné prêtre en 1904, et destiné à la Mission du Laos.
Arrivé dans sa Mission, il fut plus spécialement chargé du poste de Khorat. Khorat est une grande ville, nœud de communications entre Bangkok, la capitale et les grands centres d’Oubone et Oudone, mais ne compte encore aujourd’hui que peu de chrétiens. Mais l’église est très bien située, en pleine ville juste face à la gare de chemin de fer.
En 1910, le Père Perroudon passa dans la Mission du Siam, sous la houlette de Monseigneur Perros, Vicaire apostolique de Siam depuis un an. Il fut nommé professeur au petit séminaire de Bangxang. Le petit Séminaire de Bangxang s’est transporté depuis à Sriracha, et Bangxang se trouve aujourd’hui dans la Mission de Rajbury, confiée aux Pères Salésiens.
En 1911, le Père Carton, en charge de Paknampho, devint Procureur, et le Père Perroudon fut désigné pour remplacer le Père Carton à Paknampho, petite chrétienté aussi, mais qui a vu se construire depuis un beau collège des Frères des Ecoles chrétiennes, et un autre beau collège des Sœurs de Saint Paul de Chartres.
1914. La guerre éclate en Europe. Monseigneur et plusieurs Pères, dont le Père Perroudon, rentrent en France, rappelés par la Mère-Patrie. Le Père Perroudon est successivement infirmier à Moulins, aumônier à Verdun, puis interpréter pour les Chinois qui sont en France.
En 1919, la guerre étant terminée, il rentre à Bangkok, il est bientôt nommé curé de Huaphaï, poste asses difficile, car il y avait beaucoup de terrains à administrer. (Huaphai est maintenant dans la Mission de Chanthabury, confiés au clergé local). En 1922, il remplaça le Père Trouillat à Vatphleng (aujourd’hui Mission de Rajbury), mais peu de tempe après, étant fatigué, il fut nommé aumônier des religieuses Amantes de la Croix (aujourd’hui religieuses de Sacré-Cœur de Bangkok). Samsen d’abord, puis à Khlongtœi quand elles s’y transportèrent il était toujours aumônier des Amantes de la Croix, quand le Père Colombet. Curé de la cathédrale de l’Assomption (et fondateur du Collège de l’Assomption) entra à Hôpital Saint Louis. Le Père Perroudon fut choisi pour lui succéder et depuis 1934 jusque moralement la fin de sa vie, il fut Curé de l’Assomption. En 1934, il ajoute à cette charge celle de Vicaire Délégué et Provicaire.
Comme curé de la cathédrale, le Père Perroudon, en plus du travail spirituel prenant : catéchismes aux enfants, catéchismes d’adultes, sermons des dimanches, visites nombreuses de chrétiens au presbytère, il s’occupa aussi de questions matérielles. Il construisit le presbytère, l’école paroissiale, réinstalle le petit couvent des Sœurs Amantes de la Croix qui s’occupent de la paroisse. Puis, quand celle-ci fut bien installée, que l’école marcha bien, il songea à travailler “ad gentes”, et, dans un quartier éloigné du centre de Bangkok, à Trokchan, il construisit une école qu’il confia bientôt aux Mères Ursulines, pour édifier, avec l’aide d’un vicaire, le Père Bacon, quelques mètres plus loin, une école de garçons. Le Père Perroudon construisait des écoles, mais n’oubliait pas qu’une chrétienté ne se constitue pas autour d’une école mais d’une église. Il commença, à proximité des écoles une grande église, Saint Joseph, qui n’est pas encore terminée, car le Père Perroudon avait pour principe de ne pas dépenser plus qu’il n’avait en caisse. Mais nous espérons qu’elle le sera bientôt, car les travaux sont très avancés.
Se voyant vieillir, ayant des difficultés pour marcher, le Père Perroudon comprit qu’il ne pouvait plus diriger une si grande paroisse sans dommage pour celle-ci. Il donna donc d’abord sa démission de Curé de l’Assomption et fut remplacé dans cette charge par le Père William, son vicaire. Un certain temps après il donna aussi sa démission de Vicaire délégué et de Provicaire, places qu’occupe aujourd’hui le Père Meunier. Il entra à l’hôpital, en ressortit croyant aller mieux, y entra de nouveau et, ayant reçu les derniers Sacrements des Mains du Père Meunier, son successeur, mourut le 14 avril de cette année.
Père Ch. BARBIER
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Références
[2780] PERROUDON Léon (1878-1961)
Références biographiques
AME 1904 p. 318. 1926 p. 104. CR 1904 p. 292. 1905 p. 234. 236. 1906 p. 227. 1907 p. 259. 1913 p. 253. 1921 p. 104. 1924 p. 99. 1925 p. 111. 1928 p. 128. 1935 p. 178. 1936 p. 171. 1937 p. 175. 1938 p. 172. 1939 p. 157. 1951 p. 78. 1960 p. 65. 1961 p. 64. 1980-82 p. 133. BME 1933 p. 874. 1934 p. 433. 504. 1936 p. 911. 1948 p. 114. 1949 p. 251. 720. 1950 p. 273. 1951 p. 288. 1952 p. 119. 1954 p. 362. 483. 805. 806. 914. 917. 1039. 1128. photo p. 802. 1955 p. 363. 548. 651. 913. 1956 p. 567-571. 1094. 1957 p. 559. 763. 972. 1958 p. 280. 461. 462. 554. 651. 864. 872. 1064. 1959 p. 179. 1961 p. 469. APP 1953 p. 106. 1954 p. 21. 43. 46. 163. 238. 1955 p. 118. 144. 213. 239. 1956 p. 24. 99. 1957 p. 113. 212. 1958 p. 94. 228. juin 1960 p. 24. mai-juin 1961 p. 7. 10. 29. 35. EC1 N° 291. 318. 470. 475. 695.