Jean-Marie ROBERT1857 - 1925
- Statut : Prêtre
- Identifiant : 1534
Identité
Naissance
Décès
Missions
- Pays :
- Vietnam
- Région missionnaire :
- 1883 - 1905 (Hanoi)
- 1905 - 1925 (Hanoi)
Biographie
Jean-Marie ROBERT naquit le 19 juillet 1857, à Guérande, diocèse de Nantes, département de la Loire Atlantique. Après de brillantes études secondaires, il entra au grand séminaire de Nantes où il reçut le diaconat le 29 juin 1881.
Diacre, il sollicita et obtint son admission au Séminaire des Missions Etrangères où il arriva le 10 septembre 1991. Ordonné prêtre le 23 septembre 1882, il reçut sa destination pour le Vicariat Apostolique du Tonkin Occidental (Hanoï), qu'il partit rejoindre le 8 novembre 1882.
Dès son arrivée, il commença à Ke-So, l'étude de la langue viêtnamienne, qu'il parla avec aisance et correction. Mgr. Puginier le choisit comme secrétaire, puis l'envoya se former au ministère apostolique, auprès de M. Marcou, à Ke-Sai. Vers 1886, il administra le vaste district de Son-Mieng, puis fit un nouveau séjour à Ke-Sai où il travailla aux Actes des Martyrs" du Tonkin.
En 1889, il monta à Son-Tay où il eut la charge de la paroisse, de l'aumônerie de l'hôpital militaire de cette ville, et du district de Bach-Loc. A cette époque, la région de Son-Tay et tout le nord du Tonkin étaient encore le théâtre d'incendies, de pillage et de massacres. La nuit, on se battait souvent dans les rues de la ville. Il fonda un hôpital où étaient reçus tous ceux qui se présentaient. Il les soignait lui-même mettant à leur service l'expérience et les connaissances médicales qu'il avait acquises; plus tard, il confia cet hôpital aux Soeurs de St; Paul de Chartres. Vers 1897, il construisit l'église de Son-Tay, puis, Il fonda une léproserie.
En 1905, M. Robert rentra en France pour y refaire sa santé. Il retrouva à Montbeton M. Jordan, son ancien vicaire à Son-Tay. Celui-ci, très malade tint à recevoir le sacrement des malades des mains de M.Robert, son ancien curé.
Le 9 décembre 1906, M.Robert repartit pour le Tonkin. Mgr Ramond le nomma à Lao-Kay où il cumula les fonctions d'aumônier militaire avec celle de curé de la petite paroisse de ce poste frontière déjà important. Il fonda autour de Lao-Kay quelques petites chrétientés auxquelles il s'interessa vivement.
A Laokay, ayant devantage de temps disponible, M.Robert s'occupa à mettre en ordre les nombreuses notes que son goût pour la botanique lui avait fait rédiger au cours de ses pérégrinations, en particulier sur les plantes médicinales employées dans la pharmacie indigène. Il fit également des travaux sur les questions théologiques ou scripturaires qui l'interessaient. La dactylographie fut une de ses passions.
M. Robert eût toujours un grand attrait pour l'étude; curieux de tout, son intelligence était toujours en éveil. Doué d'un esprit critique très accentué il aimait la discussion et défendait énergiquement et habilement son opinion; il la manifestait parfois avec un peu de brusquerie, mais on était clairement renseigné sur ce qu'il pensait.
Mais peu à peu ses forces déclinèrent, et une anémie profonde lui rendit insupportable l'humidité et l'arrivée de la saison froide. En Juillet 1924, la mort de M.Girod, son grand ami,qui le rendait doyen de la mission, l'affecta beaucoup.
Le 8 décembre 1925, à la suite de froids plus rigoureux, il se sentit plus fatigué. En chemin de fer, il descendit à Yên-Bay, où malgré les soins dévoués du docteur , des Soeurs de St.Paul, et de ses confrères MM.Granger et Blondel, il s'éteignit doucement le 16 décembre 1925. Le lendemain soir, neuf de ses confrères accompagnèrent sa dépouille mortelle au cimetière de Yên-Bay.
Nécrologie
M. Jean ROBERT
MISSIONNAIRE DE HUNGHOA.
M. ROBERT (Jean-Marie) né à Guérande (Nantes, Loire-Inférieure), le 19 juillet 1857. Entré diacre au Séminaire des Missions-Étrangères le 10 septembre 1881. Parti pour le Tonkin Occidental (Hanoi) le 8 novembre 1882. Mort à Yenbai le 16 décembre 1925.
M. Robert naquit le 19 juillet 1857 à Guérande, dans le diocèse de Nantes. Après de brillantes études, il entra au grand Séminaire de Nantes. Se sentant appelé à la vie apostolique dans les pays de mission, il sollicita et obtint son admission au Séminaire des Missions-Étran-gères étant déjà diacre et après son ordination à la prêtrise, en septembre 1882, il reçut sa destination pour le Tonkin Occidental qui comprenait alors les missions actuelles de Hanoi, Hunghoa et Phatdiem.
Sitôt arrivé dans sa Mission, il se mit avec ardeur à l’étude de la langue annamite qu’il arriva promptement à parler avec beaucoup d’aisance et de correction. Il eut d’ailleurs toujours un grand attrait pour l’étude et son intelligence toujours en éveil ne connaissait que la méthode du mieux possible. Doué d’un esprit critique très accentué, il aimait la discussion et défendait énergiquement et habilement son opinion s’il la manifestait parfois avec un peu de brusquerie, on était en tout cas clairement renseigné sur ce qu’il pensait.
Mgr Puginier le choisit d’abord comme secrétaire, puis l’envoya se former au ministère apostolique auprès de M. Marcou, alors à Kesai. Vers 1886, il fut chargé d’administrer le vaste district de Sonmieng, et en 1889, après un nouveau séjour à Kesai où il travailla aux « Actes des Martyrs » du Tonkin, il monta prendre la direction du Sontay et remplir en même temps les fonctions d’aumônier de l’hôpital militaire de cette ville.
A cette époque, la région de Sontay et tout le nord du Tonkin étaient encore le théâtre d’incendies, de pillages et de massacres, œuvre des bandes de pirates qui terrorisaient les populations. La nuit, on se battait souvent dans les rues de la ville.
Une des vertus caractéristiques de M. Robert était la charité, qui le faisait se priver de tout pour aider les malheureux. Cette charité trouva à s’exercer d’abord auprès de nos soldats malades ou blessés, puis auprès des annamites pauvres ou infirmes. Elle lui fit trouver le moyen de fonder un hôpital où étaient reçus tous ceux qui se présentaient. Il les soignait lui-même, mettant à leur service l’expérience et les connaissances médicales qu’il avait acquises peu à peu.
C’est à Sontay de préférence que se rendaient les confrères malades ou fatigués : il veillait à tout, n’épargnant rien pour leur procurer avec un repos bienfaisant le recouvrement de leurs forces et de leur santé.
Il voulut remplacer la trop modeste chapelle des premiers temps par une belle église. Il s’en fit le constructeur, aidé pour la question technique, par l’ingénieur des Travaux publics de la province, et pour la question financière, par tous les fidèles, français et annamites, sur-tout par M. le Résident Neyret.
De sa santé toujours délicate, M. Robert ne tenait pas suffisamment compte ; dans ce pays, les forces s’épuisent plus rapidement que ne diminue la tâche à accomplir. Il arriva que notre confrère, très fatigué, dut, en 1907, rentrer en France pour se rétablir.
De retour au Tonkin en 1908, il fut désigné pour le poste plus tranquille de Laokay, où il cumulait la charge d’aumônier militaire avec celle de curé de la petite paroisse de ce poste- frontière déjà important.
Toujours zélé, il fonda autour de Laokay quelques petites chrétientés auxquelles il s’intéressait vivement, qu’il visitait souvent, alors même que ses forces, diminuant de façon à inquiéter ses amis, demandaient à être ménagées.
Ayant à Laokay moins de travail matériel qu’à Sontay, M. Robert, qui resta toujours homme d’étude, s’occupa entre autres choses à mettre en ordre les nombreuses notes que son goût pour la botanique lui avait fait rédiger au cours de ses pérégrinations, en particulier sur les plantes médicales employées dans la pharmacie indigène. Il fit également de nombreux travaux sur les questions théologiques ou scripturaires qui l’intéressaient.
D’une régularité quasi monacale, il partageait son temps entre ses devoirs de pasteur, ses exercices de piété et ses études. Sa seule distraction fut la dactylographie qui lui occasionna sa seule dépense extra, l’acquisition de machines à écrire que ses mains parfois un peu nerveuses mettaient assez vite à mal. Elles étaient d’ailleurs quatre à se relayer.
Peu à peu les forces retrouvées en France diminuaient et une anémie profonde lui rendait insupportable la moindre fraîcheur de la température. Il redoutait la venue de l’hiver et n’osait plus se déplacer pour venir à la retraite annuelle. Nous n’avions de ce fait le plaisir de le voir au milieu de nous que tous les deux ans.
La mort si inopinée de son grand ami, M. Girod, l’avait fortement impressionné. Cette mort le rendait doyen de notre Mission, mais en le constatant il avait dit qu’il ne le serait pas longtemps. Ce pressentiment devait hélas ! se réaliser.
Le 8 décembre 1925, à la suite de froids plus vigoureux, le cher Père se trouva subitement et tellement indisposé qu’il se sentit touché à mort. Il entreprit pour la dernière fois le voyage en chemin de fer, si pénible pour lui, de Laokay à Yenbai. A son arrivée, son état fut déclaré très grave par le docteur, et malgré les soins dévoués de tous, en particulier de la bonne Sœur Hiéronyme, qui prolongèrent sa vie de quelques jours, M. Jean-Marie Robert, muni des Sacrements de l’Eglise, rendit pieusement et tout heureux son âme à Dieu, Le remerciant de lui avoir donné de mourir auprès de ses confrères. C’était le 16 décembre.
Que Dieu accorde à notre Confrère la récompense de ses travaux et de sa charité !
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Références
[1534] ROBERT Jean-Marie (1857-1925)
Références biographiques
AME 1903 p. 298. 1906 p. 316. 1926-27 p. 40. CR 1882 p. 103. 1896 p. 182. 1897 p. 154. 376. 1898 p. 153. 1899 p.184. 1900 p. 153. 1901 p. 150. 1902 p. 171. 1903 p. 158. 362. 1904 p. 357. 371. 1906 p. 406. 1908 p. 164. 1910 p. 151. 1911 p. 146. 147. 1912 p. 189. 1913 p. 202. 349. 1915 p. 97. 1916 p. 112. 1917 p. 234. 1921 p. 74. 1925 p. 198. 1926 p. 203. 1949 p. 205. 207. BME 1924 p. 800. 1926 p. 118. 133. 317. 709. 1928 p. 178. EC1 N° 98.
Décembre 1994
Mémorial ROBERT Jean-Marie page