Victor RENARD1866 - 1935
- Statut : Prêtre
- Identifiant : 1985
Identité
Naissance
Décès
Missions
- Pays :
- Malaisie - Singapour
- Région missionnaire :
- 1892 - 1935 (Malacca)
Biographie
RENARD Victor, Jean, François, est né le 8 juin 1866 à Saint Marcan, au diocèse de Rennes (Ille et Vilaine). Il fait ses études au Petit Séminaire de Saint-Méen, puis au Grand Séminaire de Rennes. Il entre sous-diacre au Séminaire des Missions Étrangères le 9 septembre 1890. Ordonné prêtre le 27 septembre 1891, il part le 25 novembre suivant pour la mission de Malacca.
Il est désigné pour la mission indienne et reçoit les premières leçons de tamoul de son évêque, Mgr. Gasnier, et de même pour l'anglais (1891-1893). De 1894 à 1896, il sera curé des Tamouls à Taiping avant d'être nommé curé de Pulo Tikus (1897). De 1898 à 1900, il est curé de la paroisse Saint François-Xavier à Penang. En 1900, il est chargé du poste naissant de Kuala Lumpur où il va se dévouer pendant 23 ans, agrandissant l'église primitive de Saint Jean l'Évangéliste, participant à la construction des églises du Rosaire pour les Chinois, de Saint Antoine pour les Indiens et de Saint Joseph enfin, pour une population mixte. Sur sa demande, les Dames de Saint-Maur s'établissent à Kuala Lumpur et les Frères des Écoles Chrétiennes s'occupent de l'école Saint Jean qu'il a fondée. Il pense alors à remplacer sa vieille chaumière par un presbytère plus commode et plus convenable. Et pendant tout ce temps, il prépare catéchismes, retraites et réunions de tous genres et répétitions de chants.
En 1923, des ennuis de santé le conduisent au sanatorium des Nilgiris : il en revient reposé mais non guéri : un congé en France sera nécessaire en 1924. A son retour, il se voit confier un poste moins pénible : la paroisse de Pulo Tikus à Penang. Il va y passer les onze dernières années de sa vie apostolique. Il y meurt le 29 mai 1935, laissant le souvenir d'un homme serviable et dévoué à tous, d'un confrère plein d'entrain dont la voix de stentor égayait les réunions.
Nécrologie
M. RENARD
MISSIONNAIRE DE MALACCA
M. RENARD (Victor), né le 8 juin 1866 à Saint-Marcan (Rennes, Ille-et-Vilaine). Entré sous-diacre au Séminaire des Missions-Étrangères le 9 septembre 1890. Prêtre le 27 septembre 1891. Parti pour Malacca le 25 novembre 1891. Mort à Penang le 29 mai 1935.
M. Renard naquit à Saint-Marcan, petit village situé sur les confins de la Bretagne et de la Normandie. La piété solide et l’intelligence vive du petit Victor attirèrent l’attention du bon pasteur de la paroisse qui lui enseigna les premiers éléments de latin et le fit entrer au petit séminaire de Saint-Méen. L’attrait vers la vie apostolique le décida à quitter le grand séminaire de Rennes pour entrer au Séminaire des Missions-Étrangères. Il pensa d’abord à la Compagnie de Jésus, mais la crainte de ne pas être envoyé en mission l’empêcha de donner suite à ce premier désir. Sur la fin de sa vie, il eut la douleur d’apprendre qu’un de ses anciens Directeurs au grand séminaire de Rennes avait été condamné pour ses erreurs doctrinales. Jusque-là, il avait gardé précieusement des notes manuscrites prises au cours de ce professeur. Aussitôt connue la décision de Rome, il brûla ces notes conservées pendant de longues années.
Arrivé sous-diacre aux Missions-Étrangères, M. Renard y fut ordonné prêtre le 27 septembre 1891 et reçut le même jour sa destination pour Malacca. Désigné pour la Mission indienne, c’est Mgr Gasnier, son évêque, qui lui donna les premières leçons de langue tamoule. Sous la direction d’un tel maître il fit des progrès rapides en tamoul d’abord et plus tard en anglais. Il aimait à raconter comment il avait, en peu d’années, occupé de nombreux postes : Singapore, puis Penang, ensuite Pulo Tikus et Taiping, et de nouveau, la paroisse de l’Assomption de Penang. Dans plusieurs de ces districts, il tira de magnifiques plans, mais n’eut jamais le temps de les exécuter. Il avait du moins acquis de l’expérience et ses supérieurs le jugèrent prêt en 1900 à prendre la direction du poste naissant de Kuala Lumpur, où son zèle allait trouver un vaste champ d’action. La capitale des Etats Malais non fédérés ne possédait à cette date qu’une petite église et une hutte en chaume qui servait de presbytère. Pendant les 23 ans que M. Renard passa à Kuala Lumpur, il travailla au développement merveilleux de toutes les œuvres catholiques que nous y voyons aujourd’hui. Outre l’agrandissement de l’église primitive de Saint Jean l’Evangéliste, il participa à la construction des églises du Rosaire pour les Chinois, de celle de Saint Antoine pour les Indiens, et de celle de Saint Joseph pour une population mixte. Sur la demande de M. Renard, les Dames de Saint Maur s’établirent à Kuala Lumpur ; les Frères des Ecoles Chrétiennes dirigèrent l’Ecole Saint Jean qu’il a fondée et dont il s’est occupé lui-même plusieurs années. Après avoir pourvu à l’installation de toutes ces œuvres, il pense enfin à remplacer sa vieille chaumière par un presbytère plus convenable.
La maison de ce cher confrère était la maison de tout le monde. Que d’orphelins il y a recueillis, nourris et élevés ; que de pauvres enfants indiens il a sauvés de la misère et qui lui doivent leur situation matérielle et leur régénération spirituelle ! Comme le Divin Maître, il aime les enfants et sait les attirer chez lui pour prendre des leçons de musique et d’harmonium. En quelques années : chantres, organistes, enfants de chœur rivalisent de zèle pour rehausser l’éclat des offices religieux. Il met à contribution les talents de ses vicaires et leur apprend à chanter en mesure. Ce zélé missionnaire d’une activité étonnante, met toute son âme d’apôtre à préparer : catéchismes, retraites, réunions de Congréganistes, meetings de tous genres, répétitions de chant ; il fait face à tout.
Cependant en 1923, sa santé commence à décliner et il se décide à faire un séjour au sanatorium des Nilgiris, puis il rentre à Kuala Lumpur plein de courage et d’entrain. L’air frais des montagnes l’avait reposé, mais il n’était pas guéri. Peu de temps après, un retour en France est devenu nécessaire. A Marseille, le docteur lui découvre dans l’estomac des parasites qui s’acharnent à la ruine de sa robuste constitution. Un vigoureux et patient traitement vint à bout de ces ennemis intérieurs.
Après quelques mois de repos, il rentre dans sa Mission et demande un poste moins pénible que celui où il a passé 24 ans. La paroisse de Pulo Tikus à côté du Collège Général lui est confiée et, c’est là, qu’il passe les 11 dernières années de sa vie apostolique. Il emploie toute son énergie à améliorer la situation matérielle de son nouveau poste, veille à préserver ses ouailles des dangers qui les entourent et les habitue à la communion fréquente. Il ne néglige aucun moyen pour les exciter à la ferveur et y réussit parfaitement. Fidèle à la promesse souvent réitérée à ses paroissiens de rester avec eux jusqu’à la mort, il meurt sur la brèche le 29 mai 1935 après avoir, le dimanche 27, présidé tous les offices de la journée.
Le portrait de notre confrère, d’après le bulletin des Missions-Étrangères du mois d’août 1935, trouve ici sa place : « Toute sa vie, dit le chroniqueur de Malacca, M. Renard fut le « charmant missionnaire qui semait l’entrain autour de lui. Tous l’aimaient à quelque race ou « credo qu’ils appartiennent, car il était d’un caractère serviable et dévoué à tous. C’était un « petit homme que l’âge n’avait point courbé et dont les poumons restés d’une puissance « extraordinaire faisaient vibrer comme l’airain les cordes vocales. Quand M. Renard chantait, « que ce fût à l’église ou en chambre, on l’entendait de loin. La première fois que j’entrai dans « une église catholique, racontait un anglais protestant, devenu depuis catholique, M. Renard « chantait la messe. La grosse question qui se posa pour moi, fut celle-ci : Comment Dieu s’y « est-il pris pour faire entrer dans un corps si petit, un tel volume de voix ? » Nous aimions aux jours de réunion demander à notre doyen à entendre quelques-unes de ces chansons. Sans fausse modestie, M. Renard déroulait tout son répertoire, très varié d’ailleurs, avec d’un bout à l’autre un terrain toujours égal. Quel plaisir pour tous ; mais le plus heureux, sans conteste, c’était encore lui ! Il chante maintenant les louanges du Seigneur au Paradis ! Ce qui frappait chez notre confrère, c’est la piété qu’il mettait à la récitation de son office. Quand il ouvrait son bréviaire, nul ne pouvait dire quand il le fermerait.
Puisse la Mission de Malacca avoir beaucoup d’ouvriers apostoliques de la trempe de M. Renard. « C’est le type du missionnaire des Missions-Étrangères, disait notre vénéré et regretté Mgr de Guébriant », à l’occasion de sa visite des Missions en 1931. Tout le monde ce jour-là applaudit des deux mains. Sans vouloir sonder les jugements de Dieu, nous sommes convaincus que les anges ont chanté à son arrivée au Ciel : « Euge, serve bone et fidelis, intra in gaudium domini tui ! »
~~~~~~~
Références
[1985] RENARD Victor (1866-1935)
Références biographiques
AME 1892 p. 437. 1900 p. 295. 1908 p. 316. 1912 p. 315. 1914 p. 76. 80. 134. 135. 1935 p. 186. CR 1891 p. 240. 1892 p. 205. 1895 p. 255. 1897 p. 218. 1898 p. 209. 1899 p. 243. 1900 p. 184. 185. 1901 p. 194. 1902 p. 218. 1904 p. 219. 302. 1905 p. 210. 1907 p. 232. 1908 p. 214. 1909 p. 203. 205. 1910 p. 226. 1912 p. 242. 1915 p. 122. 1916 p. 143. 1921 p. 108. 1923 p. 138. 1924 p. 103. 1925 p. 118. 1926 p. 133. 1927 p. 225. 1928 p. 135. 1929 p. 176. 278. 1935 p. 181. 242. 337. BME 1922 photo p. 61. 641. 1923 p. 262. 1924 p. 741. 1925 p. 118. 195. 1933 p. 599. 800. 948. 1934 p. 222. photo p. 369. 1935 p. 524. 605. 1936 p. 380. 1939 p. 700. 1958 p. 625. 626. EC1 N° 49. 72. 315.
Notice nécrologique
CR 1935 p. 337-340.