Joseph RUPPIN1866 - 1936
- Statut : Prêtre
- Identifiant : 2010
Identité
Naissance
Décès
Autres informations
Missions
- Pays :
- Birmanie
- Région missionnaire :
- 1892 - 1915 (Mandalay)
- 1921 - 1936 (Mandalay)
Biographie
[2010] RUPPIN Joseph, est né dans une famille profondément chrétienne de Saint Gemme-la-Paline, en Vendée, dans le diocèse de Luçon. Lorsqu'il avait seulement 5 ans, le cousin François, des Pères de Montfort de Saint Laurent-sur-Sèvres, vint dans la famille faire ses adieux avant de partir pour Haïti. Il bénit alors le jeune Joseph et dit à ses parents : Veillez bien sur lui, car un jour, lui aussi sera missionnaire."
Le curé de la paroisse lui enseigna un minimum de français nécessaire pour commencer l'étude du latin. Joseph n'était guère brillant pour les études. Il fut placé au Petit Séminaire de Chavagnes-en-Paillers. Il n'y fut peut-être pas un brillant élève, mais par contre, il se fit remarquer par sa piété et son excellent caractère. En 1888, il entra au Grand Séminaire de Luçon et deux ans plus tard, il partit pour la rue du Bac. Là encore avec difficultés dans les études, mais plein de bonté et de douceur, il fut ordonné prêtre le 3 juillet 1892. Il reçut sa destination pour la Birmanie septentrionale et il quitta la France le 14 septembre 1892. Il arriva en sa Mission de Mandalay le 27 octobre suivant.
Pendant six mois à Mandalay, il s'initia à l'anglais et au birman. Mgr. Simon l'envoya ensuite à Pyinmana, où se trouvait le Petit Séminaire. Il fut chargé en même temps du village de Tayagon. Quelques années après, il fut transféré à Nankaipa, dans le district de Bhamo. Mais il tomba malade. Remis sur pied, en 1894 il revint à Pyinmana. Hélas, du point de vue santé, il n'était guère attentif, en 1905, il dut revenir en France. Remis à neuf, deux ans plus tard, il était de retour en Mission. On lui confia alors plusieurs postes le long de l'Irrawaddy. En 1915, il tomba de nouveau malade et il dut encore une fois revenir en France. En 1916, il devint même curé de sa paroisse natale. En 1917, Paris l'envoya à Londres comme compagnon auprès du procureur de la Société pendant trois ans. En 1921, il revint en sa Mission de Mandalay.
Mgr. Foulquier, l'évêque de ce temps, comprit le Père et lui confia la paroisse birmane de Mandalay, avec ordre formel de prendre ses repas à l'évêché. Son évêque avait raison. Le Père Ruppin travailla dur dans cette paroisse et cela pendant quatorze années. En 1935, fatigué, il demanda son changement. Il devint alors aumônier de l'orphelinat des Soeurs de Saint Joseph à Amaapura. La Supérieure était sa propre nièce et veilla beaucoup sur lui.
Le Père Ruppin, toujours édifiant, le fut surtout durant la retraite de 1935. Cette retraite devait être la dernière pour lui ; de retour à son poste, il fut pris d'un gros rhume. Il dut cependant entrer à l'hôpital de Mandalay. Il allait un peu mieux et pensait rentrer chez lui pour la fête de Noël. Mais le mal enpira ; pendant dix jours il demeura entre la vie et la mort. Le 2 janvier 1936, le Père Ruppin s'éteignait.
Ses confrères nous ont laissé ces paroles qui en disent beaucoup. "Pendant sa vie, le Père Ruppin a été le missionnaire simple, faisant peu de bruit mais beaucoup de travail. L'extrême bonté qu'il a témoignée aux pécheurs en a converti un grand nombre."
Nécrologie
M. RUPPIN
MISSIONNAIRE DE LA BIRMANIE SEPTENTRIONALE
M. RUPPIN (Joseph), né le 12 octobre 1866, à Sainte-Gemme-la-Plaine (Luçon, Vendée). Entré minoré au Séminaire des Missions-Etrangères le 20 août 1890. Prêtre le 3 juillet 1892. Parti pour la Birmanie Septentrionale, le 14 septembre 1892. Mort à Mandalay, le 2 janvier 1936.
M. Joseph Ruppin, né d’une famille profondément chrétienne de Sainte-Gemme-la-Plaine, en Vendée, avait deux cousins prê¬tres : M. François Ruppin des Pères de Montfort de Saint Laurent-¬sur-Sèvre et M. Victor Ruppin, prêtre dans le diocèse de Luçon. Lorsque le cousin François vint faire ses adieux avant de partir pour Haïti, il bénit spécialement le petit Joseph alors âgé de 5 ans et dit à ses parents : « Veillez bien sur lui, car un jour il sera lui aussi missionnaire. » Simple souhait assurément ; mais les parents conservèrent cette parole dans leur cœur, et quand il s’agit d’orienter l’avenir du jeune Joseph, ils demandèrent au curé de la paroisse de lui enseigner le minimum de français nécessaire pour commencer l’étude du latin ; car, — dira-t-il lui-même plus tard — au moment de sa première communion qu’il fit à 12 ans, il savait à peine épeler les mots. Il n’en obtenait pas moins pres¬que toujours, la première place au catéchisme, grâce au zèle de sa bonne maman qui l’instruisait à la maison.
Placé au petit séminaire de Chavagnes-en-Paillers, il n’y fut peut-être pas un brillant élève, mais par contre, il se fit remar¬quer par sa piété et son excellent caractère. Sa bonhomie native lui valut dès ce temps lointain le surnom de « Père Ruppin ». En 1888 il entra au grand séminaire de Luçon et deux ans plus tard, avec la permission et la bénédiction de Mgr Catteau, il partit pour la rue du Bac. Là encore, assurait-il lui-même, le maximum de ses efforts ne lui permit d’obtenir que les notes strictement néces¬saires. Ordonné prêtre, il reçut sa destination pour la Birmanie Septentrionale et le 14 septembre 1892, s’embarqua à Marseille pour Mandalay où il arriva le 27 octobre. Le lendemain il offrit son premier sacrifice d’actions de grâces dans sa Mission en la fête de saint Jude en qui il avait une grande confiance comme patron des causes désespérées.
Pendant les six premiers mois, il s’initia à l’anglais et au bir¬man ; afin de lui permettre de se perfectionner plus vite dans la pratique de ces deux langues, Mgr Simon l’envoya à Pyinmana, où était installé le petit séminaire de la Mission, et le chargea du village de Tayagon, récemment fondé par M. Wehinger. Cinq jours par semaine il était au milieu des birmans de ce village, et venait passer les deux autres à Pyinmana pour s’exercer à parler anglais. C’était la bonne méthode et il en profita. Après la mort de Mgr Simon, de l’extrême-sud de la Mission il fut transféré à l’extrême-nord, à Nankaipa, dans le district de Bhamo. Malheu¬reusement, il n’eut pas le temps d’étudier la langue et de se mettre au courant des coutumes des Kachins ; en effet, à peine arrivé depuis un mois, il fut pris de la fièvre qui le retint trois mois au lit. En avril 1894, M. Ruppin bien que très fatigué fut renvoyé à Pyinmana où il aurait pu ménager ses forces. Hélas ! notre confrère trop indifférent pour sa santé, se mit dans un état d’épuisement qui nécessita son retour en France à la fin de l’an¬née 1905. Deux ans au pays natal le remirent à neuf ; et quand il revint en mission en 1907, son Supérieur lui confia plusieurs postes le long de l’Irrawaddy jusqu’à Minbu et Magwe. Il remplit sa charge avec beaucoup de dévouement, mais en 1915 il tomba de nouveau malade : la typhoïde et la dysenterie l’obligèrent à reprendre la route de France où il arriva au commencement de l’hiver. En 1916 il remplit la charge de curé dans sa propre pa¬roisse de Sainte-Gemme, et en 1917 fut envoyé à Londres par M. Delmas comme compagnon du procureur de la Société auprès duquel il resta trois ans. Il nous revint enfin en janvier 1921, sinon très fort, du moins en bonne santé apparente.
Mgr Foulquier comprit que le meilleur moyen de le conserver était de lui confier la paroisse birmane de Mandalay, avec ordre formel de prendre ses repas à l’évêché ; car, Dieu sait comment il se nourrissait quand il était seul. Son évêque avait raison. M. Ruppin travailla dur dans cette paroisse jusqu’en 1935. A cette époque, se sentant trop fatigué pour continuer à remplir sa charge de curé il demanda son changement. On lui accorda un repos relatif en l’affectant à Amapura comme aumônier de l’orphelinat des Sœurs de Saint-Joseph. La Supérieure de l’établissement, sa propre nièce, l’entoura de tous ses soins.
M. Ruppin toujours très édifiant, le fut surtout durant la retraite de décembre 1935. Eut-il un pressentiment de sa fin pro¬chaine ? En tout cas, il pratiqua à la lettre le conseil des auteurs spirituels : « Faites cette retraite comme si elle devait être la der¬nière de votre vie. » La retraite achevée, il retourna aussitôt à son poste pour se remettre au travail ; deux jours après, il fut pris d’un gros rhume et dut se faire hospitaliser à la Léproserie. Son état n’inspira tout d’abord aucune inquiétude, et quand les mis¬sionnaires de la brousse vinrent le saluer avant de quitter Manda¬lay, il leur dit qu’il se sentait bien mieux, et que sûrement il serait de retour à Amapura pour les fêtes de Noël ; le bon Dieu en avait décidé autrement. En effet, son état empira très vite ; transporté d’urgence à l’hôpital, il y passa dix jours entre la vie et la mort, faisant dans ses intervalles lucides de magnifiques plans pour l’avenir. Le 2 janvier il rendit son âme à Dieu dans les plus beaux sentiments de résignation et de piété. Pendant sa vie, M. Ruppin a été le missionnaire simple, faisant peu de bruit mais beaucoup de travail. L’extrême bonté qu’il a témoignée aux pé¬cheurs en a converti un grand nombre. Nous avons la douce con¬fiance qu’il continuera dans le ciel à prier pour les confrères et pour sa chère Mission.
~~~~~~~
Références
[2010] RUPPIN Joseph (1966-1936)
Références biographiques
AME 1892 p. 580. 1917-18 p. 95. 96. 1919-20 p. 286. 1936 p. 95. CR 1892 p. 373. 1893 p. 234. 1894 p. 259. 1895 p. 282. 362. 1896 p. 285. 1897 p. 237. 1900 p. 204. 1901 p. 214. 1902 p. 243. 1903 p. 245. 246. 1906 p. 214. 1907 p. 251. 252. 1909 p. 217. 1910 p. 247. 1911 p. 225. 226. 1915 p. 132. 1919 p. 189. 1923 p. 148. 1924 p. 116. 1925 p. 126. 1926 p. 141. 1931 p. 293. 1932 p. 256. 257. 1935 p. 203. 1936 p. 190. 234. 291. 1937 p. 218. BME 1922 p. 108. 699. 1924 p. 743. 1927 p. 323. 576. photo p. 193. 1930 p. 446. 704. 1931 photo p. 536. 1932 p. 303. 384. 1933 photo p. 100. 1935 p. 372. 1936 p. 146. 459. EC1 N° 328.