Louis BÉTIN1876 - 1948

[2592] BÉTIN Louis, François, est né le 3 juin 1876 à St Didier (Ille et Vilaine), dans le diocèse de Rennes. Entré laïque au Séminaire des Missions Étrangères le 18 septembre 1896, il fut ordonné prêtre le 28 juin 1901 et partit le 31 juillet suivant pour le Setchoan oriental.

En 1904, récemment arrivé à Pen-Choui, M. Bétin se sent débordé par les nouveaux chrétiens, qui sont plus de 3000, bien qu'il n'en ait inscrit que 1000. Il reçut dès lors un auxiliaire jeune et actif. Ce poste de Pen-Choui fut jadis longtemps visité par le Bienheureux Jean-Martin Moyë. En 1906, le Père Bétin se dépense sans compter dans les montagnes de Pen-Choui. S'il inscrit de nouveaux chrétiens, il n'enregistre que 14 baptêmes d'adultes. En 1911, la chrétienté de Tchong-Tcheou est troublée par une mesure administrative obligeant à payer un impôt pour la publication de l'Almanach Officiel alors que le dernier contient des dispositions superstitieuses. Finalement, après s'être montré mécontent du refus des chrétiens, le Préfet promit de ne plus les molester. En 1912, le Père Bétin n'éprouva point d'inquiétude, mais souligna le besoin d'une église nouvelle. En 1915, après avoir été mobilisé quelques mois au 16è Clonial à Tien-Tsin, il fut renvoyé malade dans sa mission, où il dut se faire traiter à Chungking. En 1916, souffrant toujours depuis deux ans, il dut partir pour la France, d'où il lui fut donné de revoir la Chine.

En janvier 1925, à Tong-Lean, il fut blessé par un voleur qui s'était introduit dans sa chambre à coucher. Le 23 juin 1926, avec les Pères Palafre et Tournier, il célèbre le 25è anniversaire de son ordination sacerdotale. En avril 1930, il dut s'embarquer à Shanghai pour regagner la France et s'y refaire de nouvelles forces.

À son retour de France, en novembre 1931, il s'arrêta au Tonkin pour rendre visite à son cousin, le Père L. Gautier de la mission de Vinh. Arrivé à Chungking, il fut chargé de la paroisse de Ste Thérèse à Kiang-Peh. En 1934, une crue subite du Kia-Lin ne permit point aux fidèles de se rendre à l'église de Ste Thérèse à Chungking, à l'occasion de sa fête, mais le succès des chants de la chorale formée par la jeunesse catholique de Kiang-Peh montra bien ce dont était capable la ténacité d'un Breton quant à l'exécution des chants liturgiques, fut-ce en latin. En 1935, l'ardent chapelain de la belle et artistique église de la basilique de Kiang-Peh ne cacha point son espoir de voir tous les districts imiter le bel exemple de foi, de piété et de générosité de tous les postes secondaires de celui de Kiang-Peh pour subvenir aux frais de voyage et de séjour de leurs délégations lors du Triduum annuel. En 1937, gardien fidèle de son cher sanctuaire, il recherche nombre de familles chassées de Chungking par la misère et vivant parmi les vastes faubourgs de Kiang-Peh. Mais au printemps de 1938, il dut quitter Kiang-Peh pour prendre la succession du Père Claval à la tête de la paroisse de Tsen-Kia-Gai.

Le 15 janvier 1939, il vit sa résidence mise sérieusement à mal par les bombardements de 27 avions japonais, et le 12 juin s'était le tour de son école paroissiale.

Rentré en France en 1945, le Père Bétin fut saisi en 1946 par une paralysie alors qu'il faisait fonction d'aumônier au monastère de Ménil-St. Denis (S. & O). Retiré au Sanatorium de Montbeton, il décéda le 5 décembre 1948 dans sa 75è année, la 48è de son sacerdoce.