François-Xavier LEGRAND1907 - 1976
- Statut : Prêtre
- Identifiant : 3490
Identité
Naissance
Décès
Missions
- Pays :
- Inde
- Région missionnaire :
- 1933 - 1976 (Coimbatore)
Biographie
[3490] LEGRAND François, Xavier naît le 3 décembre 1907 à Boulogne-sur-Mer. Il fait ses études primaires à l'école de la Paroisse Saint Vincent de Paul, puis à celle de la Cathédrale. Sa famille s'établissant à Pecquencourt dans le diocèse de Cambrai, il commence ses études secondaires au Collège Saint-Jean de Douai et les poursuit au Petit séminaire du diocèse, alors à Saint Soulve près de Valenciennes.
Souhaitant devenir missionnaire il demande son entrée aux Missions Étrangères en septembre 1926 et est admis au Séminaire de Bièvres le 18 septembre. Après son service militaire, il revient au Séminaire des Missions Étrangères de Paris pour ses études de théologie.
Plus à l’aise dans l’art musical que dans l’art oratoire
Comme il est bon musicien, il est organiste tant à Bièvres qu'à Paris, assurant l'accompagnement du chant grégorien. Mais il sait aussi jouer avec talent des morceaux difficiles de Bach, Mendelssohn et autres. Est-ce de la timidité ou de la nervosité ? Il ne réussit jamais à faire la lecture publique au réfectoire durant les repas. Une fois seulement, et c'est ce qui le sauve vers la fin de ses années de séminaire, il réussit à débiter son sermon dans le cadre des exercices oratoires. Ses supérieurs n'ont alors aucune difficulté à l'appeler au sacerdoce. Il est ordonné prêtre le 2 juillet 1933.
Actif successivement dans trois diocèses :
1 - Coimbatore
Il part pour la Mission de Coimbatore le 18 septembre 1933. Il y arrive le 10 octobre, L'accueil des anciens est chaleureux. L'évêque, Mgr L. Tournier, l'envoie dans les Montagnes bleues (1) à Ootacamund où il se met à l'étude des langues : l'anglais et le tamoul. Il se forme aussi au ministère sous la houlette du P. Crayssac à la Paroisse Sainte Marie d'Ooty (2). L'altitude le fait souffrir de rhumatismes et il est obligé de descendre dans la plaine. Il enseigne quelques mois au Petit séminaire de Coimbatore puis devient curé de Tirupur (3) à environ quarante kms de Coimbatore. Il reste de 1936 à) 1) 1938 dans ce centre commercial important et s'occupe activement de la conversion de gens de basse caste, les Koravers, qui demandent à devenir chrétiens. C’est l’époque où Gandhi lutte contre l’intouchabilité
En 1939, il est transféré à Coonoor, aux Nilgiri, paroisse de plus de sept mille Chrétiens, disséminés dans la ville, dans les plantations de thé et divers villages dans un rayon de 50 kms.
2 - Mysore
En 1940, Rome confie le diocèse de Coimbatore au clergé indien, avec la nomination de Mgr Bernadotte Oubagarasamy. Les Nilgiri sont alors rattachés au nouveau diocèse de Mysore. Le nouvel évêque de Mysore, Mgr René Feuga des Missions Étrangères, fait appel au P. Legrand et lui demande de venir à Mysore. En mai 1941, il devient aumônier du Couvent du Bon Pasteur, à côté de la Cathédrale.
Il n’y reste pas longtemps. On l'envoie bien loin au Nord-Ouest de la Mission, à Chikmagalur (4), centre des plantations de café où travaillent de nombreux chrétiens de langue ‘‘konkani" langue parlée du côté de Mangalore et de Goa (5). En 1943, c'est au district de Magghe (6), sur le plateau de Hassan, qu'il doit se rendre. Que de transferts ! et ce n'est pas fini.
3 - Ootacamund
On le rappelle aux Nilgiri où il occupe divers postes de 1943 à 1958. C'est en 1955 que le diocèse de Mysore est de nouveau divisé. Un nouvel évêque d’Ootacamund, indien lui aussi, Mgr Anthony Padyara, est sacré le 16 octobre 1955. Le Père Legrand est nommé curé de Lovedale près d'Ooty et y reste de 1956 à 1958.
Au retour de son congé en France, il est nommé aumônier du noviciat des Franciscaines Missionnaires de Marie dans la vallée de Keti près d'Ooty. C'est dans cet apostolat, auprès des religieuses et des novices, qu'il donne le meilleur de lui-même. Ses conférences théologiques, liturgiques et scripturaires y sont fort appréciées. Bon musicien, il se met à étudier la musique carnatique du Sud de l'Inde et commence à l'employer dans plusieurs textes liturgiques.
En 1972, il doit être hospitalisé au "Mission Hospital" de Mysore. On l'opère et il peut revenir à Ooty, comme aumônier des Sœurs Salésiennes à Finger Post, une localité de la ville d'Ooty. Son dernier poste sera celui d'aumônier du Grand Couvent de Nazareth à Ooty également, berceau de la Congrégation des Franciscaines Missionnaires de Marie.
Il meurt en activité de service à ce poste le 3 janvier 1976. Il est enterré au cimetière de la paroisse Sainte Marie à Ooty, laissant le souvenir d’un missionnaire très zélé, toujours disponible, doué pour le travail intellectuel, pour les langues, pour la musique. Avec lui disparaît une belle figure de missionnaire marquée par la souffrance et la prière.
1 – Les Nilgiri.
2 – Diminutif d’Ootacamund.
3 – A l’est de Coimbatore, en direction d’Erode,
4 – A une centaine de kilomètres de Mysore, en direction de Goa.
5 – Langue indo-européenne, l’une des vingt-deux langues officielles du pays.
6 – Au nord-ouest de Mysore.
Nécrologie
Père François-Xavier LEGRAND
Missionnaire en Inde
(1907 - 1976)
Né le 3 décembre 1907 à Boulogne-sur-Mer.
Etudes primaires à Boulogne.
Etudes secondaires au Collège St-Jean de Douai
puis au petit séminaire de Cambrai à Solesmes.
Entré aux Missions Etrangères le 18 septembre 1926.
Parti pour Coimbatore le 18 septembre 1933.
En Mission : Coimbatore - Mysore – Ootacamund : 1933 à 1976.
Décédé à Ootacamund le 3 janvier 1976.
François-Xavier LEGRAND naquit à Boulogne-sur-Mer le 3 décembre 1907. C’est en raison de cette date qu’il reçut le prénom de François-Xavier ; toute sa vie il eut une grande dévotion pour son saint patron. Il fit ses études primaires à l’école de la paroisse Saint-Vincent-de-Paul, puis à l’école de la cathédrale et obtint le certificat d’études. Plus tard la famille alla s’établir à Pecquencourt, au diocèse de Cambrai. C’est pourquoi il commença ses études secondaires au collège St-Jean de Douai et les continua au petit séminaire du diocèse qui était alors à St-Soulve, près de Valenciennes et fut transféré à Solesmes en 1924.
Au Séminaire des Missions Etrangères
F.-X. Legrand désirait suivre sa vocation et se destiner aux missions dans les pays lointains. Alors, en septembre 1926, il adressa, de Pecquencourt. sa demande d’entrée aux Missions Etrangères. C’est le supérieur du petit séminaire de Solesmes qui donna les renseignements d’usage. « F.-X. Legrand, dit-il, est un excellent séminariste, pieux, consciencieux, régulier. Intelligent, il se maintient au niveau d’une bonne moyenne ». Le supérieur notait une tendance marquée à l’entêtement et une certaine nervosité, surtout après qu’il avait joué du piano ou de l’orgue... Malgré ces défauts, F.-X. Legrand fut admis au séminaire de philosophie de Bièvres, près de Paris, le 18 septembre 1926.
Rien d’extraordinaire dans sa vie de séminariste. Naturellement il fut choisi comme organiste. On le choisit aussi comme « grand lecteur », c’est-à-dire chargé de préparer les lectures au réfectoire et, éventuellement, d’exercer les lecteurs, surtout les nouveaux séminaristes. Mais, en fait, lui ne lisait jamais.
Après son service militaire, il vint au séminaire de Paris continuer sa préparation au sacerdoce pendant trois années de théologie. Comme à Bièvres, il fut organiste et organiste de talent. Il était tout à fait à l’aise devant le clavier de l’orgue pour les morceaux difficiles de Bach ou de Mendelssohn et accompagnait très bien le chant grégorien. Mais son comportement était différent dans la chaire du lecteur au réfectoire, il était victime d’un « blocage » extraordinaire. Timidité ? Nervosité ? On ne sait, mais ce qui est sûr, c’est que pendant le quart d’heure du petit déjeuner, il ne réussissait pas à lire si ce n’est toutefois que deux ou trois lignes, par bribes. C’est pourquoi un des directeurs de l’époque avait décidé, dit-on, de s’opposer à son appel au sacerdoce s’il ne réussissait pas à « donner » correctement « son sermon d’exercice ». En ce temps-là, en effet, les séminaristes avaient des exercices de prédication. Ils devaient développer un sujet donné par le supérieur et l’exposer devant la communauté, directeurs et séminaristes, le mercredi soir. Parfois même, le Supérieur général assistait à ces « exercices oratoires » et en faisait la critique ou demandait à un séminariste de la faire. A propos de F.-X. Legrand tous les séminaristes se posaient également la question. Mais presqu’à la surprise de tous, notre François se tira brillamment de l’épreuve. Aucun obstacle ne s’opposait plus à son appel au sacerdoce. Il fut donc ordonné prêtre le 2 juillet 1933.
Envoi en Mission — Diocèse de Coimbatore
Au soir de son ordination, F.-X. Legrand reçut sa destination pour la mission de Coimbatore (Sud de l’Inde). Il s’embarqua le 18 septembre pour rejoindre cette mission qui comprenait alors des districts de plaines torrides et les Nilgiris ou Montagnes Bleues. Il arriva à Coimbatore le 10 octobre. Studieux, méthodique, très doué pour les langues, il n’eut pas de peine à apprendre parfaitement l’anglais et le tamoul. Plus tard il devra même apprendre le kannada, langue régionale du Mysore et il le fit très facilement aussi. Déjà au séminaire, F.-X. Legrand s’intéressait beaucoup aux langues ; il en avait étudié plusieurs, au moins de façon livresque. Quand il arriva en mission, il avait déjà une bonne connaissance de l’anglais. Toute sa vie il se livra à ces études linguistiques et il acquit dans ce domaine une érudition étonnante.
Il fut pendant 22 ans « missionnaire missionnant » dans divers postes du diocèse de Coimbatore, et ensuite à travers le grand diocèse de Mysore, puis vers la fin dans le nouveau diocèse d’Ootacamund. Bien qu’assez peu doué pour le ministère actif, souffrant de rhumatismes tenaces, il fit cependant de son mieux partout où il passa. Suivons-le au fil des années...
En 1936, une fois sa connaissance de langues assez au point, il fut envoyé au sommet des Montagnes Bleues, dans la ville d’Ootacamund où pendant deux ans il se forma au ministère sous la stricte houlette du Père Crayssac, à la paroisse Sainte-Marie. Sa santé se mit à fléchir ; l’altitude d’Ootacamund ne lui était pas salutaire et il fut obligé à redescendre dans la plaine. Après quelques mois comme professeur au petit séminaire de Coimbatore, on le nomma curé à Tirupur, à environ 40 km de Coimbatore. C’était l’époque où le Mahatma Gandhi prêchait dans toute l’Inde contre l’intouchabilité des parias. Beaucoup de ces Harijans des villages demandèrent à être reçus dans l’Eglise catholique. Le P. F.-X. Legrand eut la joie de s’occuper activement de ce mouvement de conversions, dans divers villages de sa paroisse. Le compte rendu de 1938 annonce 385 baptêmes d’adultes chez les Koravers (tribu des voleurs) et il y eut d’autres conversions également parmi les Harijans dc cette région.
Il ne resta dans cette paroisse qu’un an et, en 1939, nous le retrouvons de nouveau dans les Nilgiris, à Coonoor, ville importante à quelques kilomètres au-dessous d’Ootacamund. Coonoor comptait alors 40.000 habitants et la paroisse St-Antoine environ 7.000 chrétiens. Ces chrétiens étaient dispersés dans la ville, les plantations de thé et certains villages dans un rayon de 50 km : grosse fatigue pour le missionnaire qui devait visiter ses ouailles éparpillées. Le P. Legrand n’y manquait pas, allant par monts et par vaux voir tout son monde.
Dans le nouveau diocèse de Mysore
En 1940 un important événement survint. Rome confia le diocèse de Coimbatore au clergé indien et les Pères des Missions Etrangères se replièrent tous aux Nilgiris. En effet, les Nilgiris et quelques districts de la plaine furent détachés de Coimbatore et Rome les rattacha à Mysore qui lui-même fut détaché de Bangalore. Au lieu d’avoir les diocèses de Bangalore et de Coimbatore nous avons maintenant trois diocèses séparés : Bangalore, Mysore et Coimbatore.
Le premier évêque du nouveau diocèse de Mysore fut Mgr René Feuga nommé le 5 avril 1941. Il était à la tête d’un immense diocèse, allant de Shimoga et Chikmagalur au nord-ouest de Mysore jusqu’au Bhavani, dans la plaine de Coimbatore, en passant par les Nilgiris. Le personnel missionnaire n’était pas nombreux et il s’agissait de l’employer au mieux. C’est pourquoi Mgr Feuga demanda au P. Legrand, qu’il trouva dans la paroisse de Nagalur, en mai 1941, de venir l’aider à Mysore. Il le nomma aumônier du grand couvent du Bon Pasteur, juste à côté de la cathédrale. Mais ce ne fut que pour quelques mois.
Une fois de plus il dut plier bagages et partir pour le nord-ouest du diocèse de Mysore et devint curé de Chikmagalur. C’était une petite ville provinciale, centre de plantations de café où travaillaient de nombreux chrétiens de langue konkani, provenant de la côte de Mangalore. La paroisse comptait 700 chrétiens de diverses langues : kannada, tamoul, konkani et anglais... et répartis en 33 villages ou plantations et en ville même. Là comme à Coonoor le P. Legrand faisait la visite de ses chrétiens au moins deux fois par an. Au bout de deux ans environ, il fut remplacé à Chikmagalur et alla s’établir dans le petit village de Maggheè, situé dans la même région. C’était en 1943.
Bientôt — car les besoins du ministère le demandaient — il dut quitter cette portion du diocèse de Mysore pour s’en aller de nouveau aux Nilgiris. Il occupa divers postes de 1943 à 1958. Il fut notamment curé de la paroisse du Sacré-Cœur à Ootacamund, de 1951 à 1956.
Dans le nouveau diocèse d’Ootacamund
C’est pendant cette période que fut érigé le nouveau diocèse d’Ootacamund, en 1955. Le premier évêque, Mgr Anthony Padyara, fut sacré le 16 octobre 1955. Le P. Legrand, comme tous les autres confrères M.E.P. résidant dans ce territoire, firent partie de ce nouveau diocèse. En 1956-1957 nous retrouvons le P. Legrand curé de Lovedale, petite paroisse à proximité d’Ootacamund. Comme son premier congé remontait à 1948, il prit son second congé en 1958. Arrivé en France au mois de septembre, il était de retour en Inde au mois de mai 1959.
Le P. Legrand n’était pas en très bonne santé. Ses rhumatismes en particulier ne lui permettaient plus la vie missionnaire en large district ni les longues tournées pour la visite des chrétiens. Il fut alors nommé aumônier du noviciat des Sœurs Franciscaines Missionnaires de Marie dans la vallée de Ketti, à quelques kilomètres d’Ootacamund.
Ce poste convenait admirablement au P. Legrand. En effet, malgré toutes ses connaissances linguistiques et autres, il fut toujours handicapé par une timidité presque insurmontable. Il avait beaucoup de difficulté pour prêcher et ce n’était pas l’homme au contact facile avec les masses. Ce handicap exista certainement moins dans son travail d’aumônier de couvent. En le nommant là, Mgr Padyara avait choisi le prêtre idéal pour cette fonction : pieux, discret, il travailla avec zèle et compétence à la formation de générations de novices à la vie religieuse et à l’apostolat. A cet effet il étudiait beaucoup, lisait énormément pour préparer ses cours aux novices. Là, il était vraiment dans son élément. Il se tenait au courant des idées dans l’Eglise et dans le monde. Il suivait de très près le développement des études théologiques, liturgiques et scriptuaires, en Europe. Un coup d’œil sur sa bibliothèque et les nombreuses notes qu’il a laissées force l’admiration. C’est dans cet apostolat auprès des religieuses et des novices à Ketti qu’il a pu donner le meilleur de lui-même et les faire profiter de ses connaissances encyclopédiques. Là il connaissait bien son auditoire et sa timidité ne le bloquait pas. — Ses activités intellectuelles ne se bornaient pas cependant à ce travail destiné aux sœurs. Il poursuivait toujours ses études linguistiques et musicales. Très doué pour la musique, il se mit à étudier le système de musique indienne, surtout la musique carnatique et commença à l’employer pour certains textes liturgiques, les psaumes, etc... Il a laissé quelques études sur la musique ancienne et moderne et même quelques compositions de son cru.
Le P. Legrand travaille ainsi à Ketti depuis 1959. Sa santé ne s’améliore pas, au contraire. Les rhumatismes le font souffrir davantage. En 1972, il est hospitalisé au « Mission Hospital » de Mysore pour une intervention chirurgicale. Il se remet lentement et difficilement. C’est alors qu’il demande à quitter Ketti où il se sent isolé. Bien sûr il n’était pas loin d’Ootacamund, mais son état de santé ne lui permettait plus de faire le chemin (6 km) par les sentiers de chèvres de la montagne.
Il fut donc nommé aumônier du couvent des Sœurs Salésiennes missionnaires, à « Finger Post » d’Ootacamund. Là il pouvait recevoir la visite de ses anciens paroissiens, lui qui avait été curé de la paroisse du Sacré-Cœur pendant plusieurs années.
En 1973, un autre poste se trouva vacant et l’évêque demanda au P. Legrand d’accepter d’y aller pour rendre service au diocèse. Malgré son état de fatigue, il accepta et devint aumônier du couvent de Nazareth, berceau de l’Institut des Franciscaines Missionnaires de Marie. La charge était lourde, car en plus d’une nombreuse communauté de religieuses il devait s’occuper de l’instruction religieuse dans plusieurs écoles rattachées à ce couvent. Le travail ne manquait donc pas. Il réussit cependant à se libérer pour quelques mois et à prendre un congé en France, d’octobre 1973 à avril 1974. Fin avril il rentra en Inde et reprit son poste à Nazareth. C’est là qu’il est mort à la tâche, le 3 janvier 1976. Déjà pendant son congé en France, il avait dit à un confrère : « Oh ! je crois que ça ne va pas durer longtemps ! »
Depuis un certain temps il se plaignait d’embarras gastriques, de douleurs rhumatismales plus aiguës et d’insomnies. Mais comme il était habitué à toutes ces misères, rien ne laissait prévoir une fin aussi rapide. Il continuait son travail habituel. Pourtant le 3 janvier une légère diarrhée l’obligea à garder la chambre et le lit. — Vers 10 h du soir, il se plaignit qu’il avait du mal à respirer. Pour le soulager, les sœurs firent apporter des bouteilles d’oxygène et décidèrent d’appeler le docteur. Entre-temps une religieuse lui offrit une boisson chaude. Le P. Legrand on but quelques gorgées et tout à coup s’affaissa : il était mort ! Quelques minutes plus tard arrivait le P. Anthoniswamy, vicaire à l’église Ste-Marie, qui lui donna une dernière onction. Le docteur arriva à son tour, mais ce fut pour constater le décès du Père.
Tout au long de la journée du 4 janvier, les fidèles des paroisses vinrent prier devant sa dépouille mortelle. Les obsèques eurent lieu le lundi matin, 5 janvier, en l’église Ste-Marie. Mgr Aruldas James, nouvel évêque d’Ootacamund, retenu à Hyderabad pour une réunion, ne put rentrer à temps pour les obsèques. Mais la plupart des prêtres du diocèse et cinq confrères des Missions Etrangères étaient présents.
Le P. Legrand repose maintenant dans le cimetière Ste-Marie, avec d’autres confrères en attendant la Résurrection.
Un confrère qui l’a connu pendant qu’il était élève au petit séminaire de Solesmes écrit : « Dès l’enfance il avait été fortement éduqué par son père qui était instituteur libre : d’où le sens de la discipline, l’amour du travail et sa grande réserve. Il ne se livrait pas facilement ; il était « intérieur » tout en restant aimable avec ses camarades. Tel il était alors, tel il fut... Il fut un prêtre très zélé, un bon missionnaire. D’eux par nature, il était accueillant. Il prenait son temps : ce qui incitait ses paroissiens à venir s’entretenir avec lui. Il fut, dans les paroisses où il passa, le Bon Pasteur, soucieux du bien spirituel de ses ouailles, sans oublier l’aide matérielle qu’il fallait souvent donner. Il eut le bonheur d’accueillir beaucoup de pauvres hindous au sein de l’Eglise. Il aimait les belles cérémonies liturgiques rehaussées par de la belle musique et de beaux chants... Pour ses confrères il fut toujours très hospitalier et très fraternel... »
Le P. Rossignol, supérieur régional, nous livre son appréciation en ces termes : « Le P. Legrand nous laisse le souvenir d’un missionnaire humble et effacé, mais très studieux et particulièrement doué pour le travail intellectuel. Nous prierons pour lui et nous garderons la mémoire de cette vie sacerdotale marquée par la souffrance, l’étude et la prière ».
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Références
[3490] LEGRAND François (1907-1976)
Références biographiques
AME 1933 p. 200. photo p. 237. 1938 p. 223. CR 1933 p. 255. 1934 p. 217. 1936 p. 214. 1937 p. 221. 1939 p. 203. 1940 p. 109. 1956 p. 79. 1957 p. 81. 1960 p. 90. 1962 p. 105. 1963 p. 109. 1964 p. 72. 1965 p. 139. 1966 p. 183. 1967 p. 128. 1969 p. 148. 149. 1974 -76 p. 196. BME 1933 p. 724. 881. 954. 957. 959. 1934 p. 362. 1936 p. 311. 385. 919. 1937 p. 456. 1938 p. 352. 787. 1939 p. 737. 1940 p. 826. 1949 p. 724. 1950 p. 638. 639. 1952 p. 186. 1953 p. 311. 799. 1954 p. 173. 814. 935. 1955 p. 660. 1956 p. 114. 673. 1957 p. 778. 1958 p. 280. 656. 983. 1072. 1959 p. 552. 696. 1960 p. 1025. Epi 1966 p. 148. Enc. PdM. 2P2. - 4P4. - 6P3.Miss. d'Asie. 1949 p. 27. EC RBac N° 115. 270. 275. 465. 469. 633. 648. 660. 775. NS 3P65. - 8P252. - 36P308. - 5P312. - 69/C2. - 74/C2. - 93/C2.
Notice nécrologique
Mémorial 1976 p. 3.