Edmond BENNETAT1713 - 1761

Edmond Bennetat naît à Troyes (Aube), le 20 avril 1713¬ ; il est sous-diacre quand il arrive au Séminaire des MEP le 30 novembre 1734. Parti le 21 octobre 1735 pour la Cochinchine, il est ordonné prêtre le 25 mars 1737, et travaille principalement dans les provinces de Thua-thien, et du Phu-yen.
Il dépose devant le visiteur apostolique de Cochinchine, Mgr de La Beaume, en 1739 et en 1740. Mgr A. Lefebvre le prend pour coadjuteur et, le 1er mai 1748, le sacre évêque d’Eucarpie à Tho-duc, près de Hué. Arrêté en 1750, au moment de la persécution, en même temps que son évêque et plusieurs missionnaires, il est pendant dix-huit jours chargé d’une lourde cangue¬ ; puis, avec ses compagnons, on l’embarque pour Macao. De là, il fait connaître à Benoît XIV les malheurs de sa mission, ce qui lui vaut, en décembre 1751, un bref d’encouragements et d’éloges de ce Pontife (Ce bref a été publié à la suite du Règlement de la Société des MEP, édit. 1890, p. xv).
L’année suivante, il gagne Pondichéry dont le gouverneur Dupleix désire le voir¬ ; celui-ci le charge d’aller offrir quelques présents au roi de Cochinchine, en vue de négocier des relations entre ce pays et les comptoirs français de l’Inde. L’évêque s’acquitte de sa mission et semble près de réussir lorsque, en 1753, sur le rapport hostile d’un mandarin, il est de nouveau arrêté et expulsé.
Le Séminaire des MEP remercie vivement Dupleix de son intervention, et le gouverneur des Etablissements français dans l’Inde répond au supérieur la lettre suivante datée du 15 janvier 1754¬ :
« Je suis bien reconnoissant de tout ce que vous avés la bonté de me marquer, sur les soins que je me suis donné pour le rétablissement de la mission de Cochinchine, dont le succès a passé mes espérances, ainsi que vous l’apprendrés par les nouvelles de l’année dernière, et je suis dans l’impatience de voir arriver le vaisseau que j’y ay envoyé en may dernier pour voir si cette nouvelle tentative aura également réussie. J’espère d’autant plus que ce n’est que pour favoriser les missions que je fais mes efforts pour établir cette branche de commerce, Dieu veuille que mes intentions lui soient agréables. Je laisse à Mgr d’Eucarpie et à M. Mathon le soin de vous apprendre plus en détail ces nouvelles. »
Mgr Bennetat revient en France, essaie sans succès de s’occuper du Règlement général des MEP, puis se rend à Rome pour y traiter des affaires relatives aux missions. Il est nommé assistant au trône pontifical.¬ En 1758, il présente au pape Clément XIII un mémoire sur les services rendus par Dupleix aux missionnaires.
Sur ces entrefaites, le coadjuteur du Tonkin occidental, le P. L. Devaux, étant décédé, la Propagande propose à Mgr Bennetat de le remplacer (1758)¬ ; celui-ci accepte d’autant mieux que la Cochinchine lui est fermée. Il s’embarque pour sa nouvelle mission en 1760.
La mort le surprend à Port-Louis (Ile Maurice, alors nommée Ile-de-France), le 22 mai 1761. Il est enterré dans le cimetière de la paroisse Saint-Louis. C’était un homme d’initiative, un caractère entreprenant, et qui, selon ses contemporains, « ne manquait pas de confiance en soi ».