Jean LYET1908 - 1975
- Statut : Prêtre
- Identifiant : 3491
Identité
Naissance
Décès
Autres informations
Missions
- Pays :
- Chine
- Région missionnaire :
- 1933 - 1946 (Chengdu)
Biographie
Jean Lyet a été missionnaire en Chine au milieu du XXe siècle.
Il naît le 2 février 1908 à Marlieux, diocèse de Belley dans l'Ain. Il fait ses études à l'école cléricale de St Denis de la Croix Rousse à Lyon, puis à l'Institution Leirade alors Petit séminaire. Entré au Grand séminaire de St-Foye-Francheville, il étudie la philosophie pendant deux années. Puis, en 1928 sa mère meurt et Jean Lyet décide d'entrer aux Missions étrangères. Il arrive à Paris le 14 septembre 1928. Quelques semaines plus tard, il doit aller faire son service militaire, et revient au Séminaire en octobre 1929. Ordonné prêtre le 2 juillet 1933, il part le 18 septembre suivant pour la mission de Chengdu (Chengtu).
Chine (1933-1946)
Arrivé à Chengdu, il se met à l'étude du chinois, et quelques mois après, il est nommé à Huang Ma (Hoang Ma Se), où il fait du ministère parmi les chrétiens chinois, tout en se perfectionnant dans la langue chinoise. Il ne reste que trois ans dans ce poste, de 1933 à 1936. Il est alors nommé professeur au Grand séminaire. Pendant 10 ans, il travaille à la formation du futur clergé chinois et se montre toujours très dévoué pour cette petite communauté et les quelques chrétiens du dehors qui viennent le dimanche à la messe du Séminaire.
France (1946-1975)
En 1946, pour cause de maladie, il doit rentrer en France. Il se rétablit assez vite et est envoyé comme professeur dans notre école apostolique du Pinier, à Beaupréau, Maine et Loire, puis à Ménil Flin. Il doit abandonner le professorat en 1956, en raison d'un grave accident de la route. C'est à Lourdes qu'il ira alors comme aumônier des Sœurs de Sion. Tout se passe bien jusqu'en 1968, quand il est à nouveau terrassé par une grave crise de paralysie. Il est soigné à l'hôpital neurologique de Lyon et arrive à pouvoir exprimer quelques phrases.
Il se retire enfin chez ses sœurs, soit à Lyon, soit à Belley. La mort de son beau-frère en février 1975 l'impressionne beaucoup. En mars 1975, un cancer des poumons se déclare et il rend son âme à Dieu le 14 juin 1975, à Lyon. Ses obsèques eurent lieu le 16 juin à Lyon.
Le Père Lyet, lyonnais d'origine, était le type d'homme mesuré et digne, un peu froid, mais charmant et même gai dans l'intimité. Très près de Dieu dans sa vie spirituelle, il fut toujours rempli de charité pour les autres. Pendant sa maladie, il fut très courageux, ne se plaignant jamais et faisant l'admiration de tous. Les funérailles, avec une messe concélébrée par 6 missionnaires et deux prêtres du clergé paroissial, furent émouvantes.
Nécrologie
Père Jean LYET
Missionnaire à Cheng-Tu (Chine)
1908 - 1975
Né le 2 février 1908 à Marlieu, diocèse de Belley.
Entré aux Missions Etrangères en septembre 1928.
Prêtre le 2 juillet 1933.
En mission à Cheng-Tu (Chine) de 1933 à 1946.
Professeur en France de 1947 à 1956.
Aumônier à Lourdes de 1956 à 1968.
Décédé à Lyon le 14 juin 1975.
Enfance et Jeunesse
Jean LYET naquit à Marlieu dans l’Ain, au diocèse de Belley, le 2 février 1908, dans une famille très chrétienne. Il était le dernier d’une famille de huit enfants. — Dès son enfance, il manifesta le désir d’être prêtre. Il fit ses études à 1’Ecole cléricale de St-Denis de la Croix-Rousse à Lyon, puis à l’Institution Leirade, alors petit séminaire. Entré au grand séminaire de Ste-Foye-Francheville en 1926, il y fit ses études de philosophie, donc deux années scolaires. C’est à cette époque que décéda sa mère et, au témoignage de sa sœur, c’est ce qui le décida à entrer aux Missions Etrangères.
Aux Missions Etrangères
C’était au mois de septembre 1928. Quelques semaines plus tard, il partait pour la caserne d’où il revint au séminaire en octobre 1929 pour continuer ses études. Ordonné prêtre le 2 juillet 1933, il reçut sa destination pour la mission de Cheng-Tu (en Chine de l’Ouest). A l’occasion de son ordination, Monseigneur de Guébriant, alors Supérieur général de la Société, dit à son père : « Il fera un bon missionnaire... mais il saute à pieds joints par-dessus le règlement (Témoignage de sa sœur).
En Mission
Arrivé à Cheng-Tu, il se met comme tous les jeunes missionnaires à l’étude de la langue et, quelques mois après, il est chargé d’un poste à Hoang-Ma-Se ; mais cette belle vie au milieu des chrétiens chinois auxquels il se donne tout entier, partageant leurs joies et leurs peines, ne dure que trois ans. Il est alors nommé professeur au grand séminaire. « C’est, pendant plus de 10 ans, cette vie chronométrée dont il avait horreur », nous dit sa sœur. Il s’acquitta de sa charge sans défaillance, mais sans enthousiasme. Il avoua à un confrère qu’il se sentait mal dans sa peau. Assez handicapé par la langue, il éprouvait, au moins dans une certaine mesure, un complexe d’échec. Un confrère qui l’a bien connu pendant ses années de professorat à Cheng-Tu ajoute : « Au séminaire, il avait aussi la charge de la chapelle pour les fidèles, chapelle fréquentée par quelques dizaines de personnes. Il était très dévoué pour sa petite communauté et ce service rompait un peu la monotonie du séminaire. Mais même avec ses gens il n’était pas très communicatif. Sa plus grande joie, c’était aux jours libres d’aller avec un confrère et même parfois seul voir le P. Pinault au probatorium, situé à environ 3 km. C’est alors qu’il devenait un autre homme : gai, causant, enjoué. Au séminaire, il recevait volontiers les confrères chez lui, mais à table il restait silencieux. Il se contentait de demander les nouvelles au début du repas ... et c’était fini ».
Ministère en France
Rentré malade en France en fin 1946, il se rétablit assez vite et il est nommé professeur, à Beaupréau d’abord, puis à Ménil-Flin, où excepté une interruption de quelques mois, il enseigne jusqu’à la fin de l’année scolaire 1956. La raison pour laquelle il a abandonné le professorat, c’est qu’il a été victime d’un grave accident de la route. Il prend alors à Lourdes le poste d’aumônier au couvent de N.-D. de Sion. Particulièrement apprécié de Mgr Théas, il se vit chargé d’autres fonctions parmi lesquelles celle de confesseur du Carmel. Tout alla bien jusqu’au mois d’août 1968. Subitement il fut terrassé par une grave crise de paralysie. Il ne peut plus ni parler ni écrire. Voici ce qu’écrit une de ses sœurs, celle chez qui il s’est retiré et qui l’a soigné avec un admirable dévouement : « Sa volonté farouche lui permet, un mois après (sa crise), de marcher, mais c’est tout. Il a fallu ensuite deux ans de séances à l’hôpital neurologique de Lyon pour qu’il puisse arriver à émettre quelques phrases. Ecrire, il ne le peut toujours pas ». Retiré chez ses sœurs, soit à Lyon, soit à Belley, il accepte sa vie d’homme « diminué » mais est alors plus silencieux que jamais. Il assiste à une messe journalière où il communie, fait une longue marche et rentre. Cette vie dure jusqu’en mars 1975. La mort de son beau-frère, en février, l’avait impressionné. En mars, le cancer des poumons se déclare. Il se rend parfaitement compte de son état, accepte tout sans jamais se plaindre... Et le 14 juin, il rend à Dieu son âme de saint prêtre.
L’homme — Le prêtre
Le P. Lyet était un homme naturellement silencieux ; enfant il « écoutait chanter la rivière ». Il aimait la nature, était doux, très humble, courageux, partisan de la solitude. Je l’ai toujours vu vivre très, près de Dieu, tout plein qu’il était de charité ». (Sa sœur). — Un confrère qui l’a connu en mission le dépeint ainsi : « Lyonnais d’origine, le Père Lyet était le « type » de l’homme mesuré et digne, un peu froid, cependant charmant et même gai dans l’intimité. Toujours d’humeur égale, il savait sourire finement. Bien doué, poète à ses heures, il aimait la tranquillité, mais, aux heures de détente, prenait très volontiers part aux distractions de ses confrères ». — « Pour ne jamais se plaindre en 7 ans de maladie, il faut être très, très courageux. Il forçait l’admiration. Les funérailles, avec une messe concélébrée par 6 missionnaires et 2 prêtres du clergé paroissial ont été émouvantes. Les Missions Etrangères ont un saint de plus au ciel ». (Sa sœur).
Voici le témoignage que les religieuses de N.-D. de Sion à Lourdes ont bien voulu donner sur le P. Lyet qui fut leur aumônier pendant 10 ans. « Les dix années que le P. Lyet a passées dans notre Communauté ont été dix années d’entente cordiale, de communion très profonde dans la prière de l’Eglise... et cela à Lourdes. Petite communauté contemplative implantée dans une maison particulière : le cadre n’offrait au P. Aumônier que peu d’occasions de ministère sacerdotal en dehors de la Messe et du Salut quotidien du Saint Sacrement. Mais c’est cela que cherchait le Père : un lieu de silence et de solitude auprès de la Sainte-Vierge.
C’est avec lui que nous avons vécu l’aggiornamento liturgique engagé par le Concile. Nous avons alors touché concrètement le sens de l’Eglise, l’esprit d’obéissance du Père qui est tout de suite entré dans les orientations données. Nous avons profité de ses homélies des dimanches et jours de fêtes. Car lui, qui ne prêchait jamais, du jour où le Concile a rappelé que l’homélie était obligatoire, préparait chaque dimanche une homélie magnifique, toute nourrie des Pères de l’Eglise, mettant l’accent sur le baptême et ses effets, comme le recommandait le Concile et témoignant d’une vie intérieure profonde.
S’il ne cherchait pas les contacts, il recevait cordialement ses confrères et nous avons été grandement édifiées des relations très fraternelles entre les Pères M.E.P. Cela nous valait quelques visites de missionnaires de passage à Lourdes, visites très appréciées et très aidantes pour des contemplatives.
Aussi la maladie si brusque du Père nous a-t-elle profondément affectées. Grâce à la sollicitude de ses sœurs, celle de Madame Gabry en particulier, nous avons pu suivre le Père durant toutes ces années d’épreuve. Lui-même nous a fait, en 1970, la surprise de venir nous voir tout seul de Lyon. Il est difficile de dire notre émotion en le retrouvant apparemment le même, privé seulement de ses moyens d’expression, tout son être rayonnant de paix. Cette acceptation sereine et silencieuse de sa longue épreuve ne nous a pas surprises ; tel nous l’avions connu : homme de foi, marchant vraiment sous le regard de Dieu, insouciant de l’extérieur ».
~~~~~~~
Références
[3491] LYET Jean (1908-1975)
Références bio-bibliographiques
AME 1933 p. 200. photo p. 237. CR 1933 p. 255. 1939 p. 44. 1954 p. 84. 1955 p. 73. BME 1928 p. 511. 1933 p. 724. 852. 959. 1934 p. 121. 266. 562. 859. 1936 p. 442. 1939 p. 786. 1949 p. 274. 1954 p. 275. 1955 p. 1010. 1957 p. 978. 1958 p. 280. EC1 N° 156. 270. 275. 446. 448. 449. 456. 551. 584. 626. 633. EC2 N° 83/C2. MEM 1975 p. 57.